Cet article date de plus de six ans.

Réfugié en France, un cameraman syrien rêve d'un Oscar pour "Last Men in Aleppo"

C'est une drôle d'aventure que vit aujourd'hui un jeune réfugié syrien, installé à Toulouse depuis trois mois. Habitant d'Alep, Mojahed a durant plusieurs années, filmé la réalité de la guerre et des bombardements. Le film documentaire signé du réalisateur Firas Fayyad "Last Men in Aleppo" auquel il a participé en tant que cameraman, vient d'être sélectionné pour les Oscars, à Hollywood.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Mojahed, l'un des cameraman syrien du documentaire de Feras Fayyad "Last men in Aleppo"
 (France 3 / Culturebox )

Dans le domaine prisé des documentaires en lice pour les récompenses cette saison, figurent de nombreux films traitant de la guerre en Syrie. Mais le seul produit par un Syrien est "Last Men in Aleppo" de Firas Fayyad, lauréat du prix du Grand Jury de Sundance 2017 et sélectionné aux Oscars.

Ce dernier se concentre sur les courageux Casques blancs volontaires qui, lorsque les bombes commencent à tomber, courent vers l'explosion pour sauver les survivants des décombres. Parmi les cameramen présents sur le terrain pour capturer ces instants de survie, il y avait Mojahed, un jeune homme d'Alep devenu journaliste du fait du contexte. Il est aujourd'hui réfugié en France, dans une famille d'accueil à Blagnac. 

Reportage : M. Martin / C. Romain / P. Level / A. Ruppert

Montrer l'horreur de l'armée sur les civils

Ce film de Feras Fayyad montre clairement les injustices de la guerre sur les populations de civils dans les quartiers d'Alep. "Je suis content d'avoir fait ce film car il laisse un document historique sur cette ville et comment les zones civiles ont été bombardées et pas les factions armées. Mais en même temps, je suis extrêmement peiné par ces images que j'ai vécues...", raconte Mojahed.
  (Rise And Shine Cinema)
Aujourd'hui, le jeune homme est accueilli dans une famille d'accueil par le biais de l'association "Toulouse Solidarité Syrie". Sa participation active en tant qu'opposant au régime de Bachar El Assad, ainsi que ses reportages lui ferment momentanément les portes du retour. C'est en France qu'il va construire un avenir plus sûr. Mojahed apprend assidûment le français et souhaite intégrer une école de journalisme. "Il s'est créé de l'affection et on est très contents de l'avoir avec nous", raconte Jean-Gérard Maratray, de la famille d'accueil de Mojahed. 

Feras Fayyad :  combattant par l'image

Ce n'est pas le premier film que Fayyad réalise sur l'oppression dans son pays. Son documentaire "Sur l'autre rive", à propos d'un poète syrien exilé vivant en République tchèque, a entraîné son arrestation pendant neuf mois entre 2011 et 2012. À sa libération, Fayyad fuit la Syrie avec environ 200 réfugiés à travers les déserts de la Jordanie vers la Turquie. Aujourd'hui, il vit avec sa femme et sa fille au Danemark, où il continue de faire des films exposant les horreurs de sa patrie. Ici, il parle de la non-réponse de l'Occident au massacre en Syrie, des efforts de Poutine pour diviser l'Europe et des pourparlers de Sotchi à venir pour mettre fin à la guerre syrienne.
 

  (Rise and Shine Cinema )

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.