"RBG" : un documentaire sur Ruth Bader Ginsburg, juge à la Cour Suprême et icône pop
C'est un petit bout de femme d'1,52 mètre mais la grande dame de la cause féministe aux Etats-Unis. Ruth Bader Ginsburg incarne à 85 ans la dissidence, elle qui a ouvert les portes du droit et de la loi aux femmes. Nommée à vie à la Cour Suprême par Bill Clinton, elle apparaît comme l'un des derniers remparts à l'ultra-conservatisme de Donald Trump au sein de l'institution, après la prestation de serment de Brett Kavanaugh.
Le documentaire "RBG" de Betsy West et Julie Cohen retrace son parcours. Il est en salles en France depuis le 10 octobre.
Reportage : France 3, P. Deschamps / D. Wolfromm / M. Guidée / H. Gasparini / S. Lacombe
Ruth Bader Ginsburg est née en 1933 à Brooklyn, dans une famille juive qui l'encourage à atteindre l'excellence dans ses études.
Elle saura rendre ses parents fiers : en 1956, elle entre en droit à Harvard. A l'époque, elle fait partie des neuf femmes que compte sa promotion, au milieu de 500 hommes, et devra justifier devant le président de l'université "pourquoi elle prend la place d'un homme".
Dans les années 1970, elle se bat pour le droit à l'avortement et oeuvre à réduire les discriminations et les inégalités. Elle remporte d'ailleurs cinq des six cas qu'elle défend devant la Cour Suprême, en tant qu'avocate de l'Union américaine pour les libertés civiles.
En 1993, elle est nommée juge à la Cour Suprême par Bill Clinton. Elle n'est alors que la deuxième femme à obtenir un siège dans le temple du droit américain.
Son histoire est l’exemple vivant d’une femme qui change le monde
Betsy WestMais c'est 20 ans plus tard qu'elle devient l'icône suprême des progressistes en s'opposant cinq fois aux sentences de la Cour. Des internautes la surnomment alors sur les résaux sociaux "Notorious RBG", en référence au rappeur "Notorious B.I.G". Depuis, elle est devenue l'idole d'une génération anti-Trump qui n'hésite pas à la comparer à une super-héroïne.
Une biographie bienveillante
"RBG" nous emmène dans l'intimité de la juge et multiplie les extraits d'interviews à sa gloire. Une séquence la montre même en pleine séance d'abdos et de pompes avec son coach personnel : une manière, peut-être, de montrer que la vieille dame est toujours en forme.
Au sein du camp démocrate, on espère la voir siéger encore longtemps, au moins jusqu'à la fin du mandat de Donald Trump, fin 2020. Car Ruth Bader Ginsburg aurait pu démissionner lorsque Barack Obama était président. Ainsi, le camp démocrate aurait eu la possibilité de nommer à sa suite un juge à vie, plus jeune, et s'assurer un siège progressiste à la Cour Suprême, clé de voûte de la démocratie américaine. Une problématique absente du documentaire, qui joue davantage sur le registre de l'émotion et de l'adoration.
"RBG" était également à l'affiche du Festival de Deauville. Retrouvez l'avis de Là où ça bouge, le rendez-vous culture de France 3 Normandie.
J-1 avant la sortie du film ! Les personnes ayant bouleversé et changé le monde vous inspirent ? Alors n'attendez plus ! Rendez-vous demain, mercredi 10 octobre dans votre cinéma préféré pour découvrir le film poignant RBG - le film #RBGlefilm #RBG #SupremeRBG #Cinema #10octobre pic.twitter.com/3jsqnjztqC
— RBG le film (@RBGlefilm) 9 octobre 2018
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