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"J'ai besoin d'une Dodge : Joe Strummer en cavale" : la parenthèse espagnole du leader des Clash

Les Clash, au sommet de leur gloire dans les années 1980, étaient en train de se désintégrer quand leur leader charismatique, Joe Strummer, hantait incognito les bars en Espagne, comme le montre un nouveau documentaire présenté à New York.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Le réalisateur Nick Hall devant une fresque consacrée à Joe Strummer à New York
 (AFP)

Le cinéaste Nick Hall a suivi le séjour espagnol de plusieurs mois de la légende du punk, dans un documentaire présenté samedi en avant-première à New York, où se déroule le troisième festival CBGB. Ce festival, du nom d'un club punk célèbre et aujourd'hui disparu, propose une dizaine de films et quelque 200 concerts culminant dans un concert gratuit dimanche sur Times Square.

Selon Nick Hall, Joe Strummer s'est rendu en Espagne attiré par la Movida, ce mouvement de contre-culture qui a suivi la mort du dictateur Francisco Franco en 1975. Il y a séjourné à plusieurs reprises et a même cherché à découvrir la tombe du poète Federico Garcia Lorca, assassiné sous la dictature en Andalousie.

Le documentaire reprend l'extrait d'un entretien accordé à un journaliste local, dans lequel le musicien explique dans un espagnol rudimentaire qu'il est venu en Espagne pour "muchas razones" ("pour de nombreuses raisons"). "Je suis obsédé par l'Andalousie", dit-il. Strummer, qui avait découvert l'Espagne par l'intermédiaire d'une petite amie espagnole, trouvait alors "déprimante" l'ambiance au Royaume-Uni, où la conservatrice Margaret Thatcher venait de rempiler comme Premier ministre.
 
Le film s'appelle "J'ai besoin d'une Dodge: Joe Strummer en cavale". ("I need a Dodge: Joe Strummer on the run"). Le titre vient d'une anecdote survenue quelques années avant la mort du chanteur en 2002. Interrogé par la radio espagnole Radio 3 lors du festival britannique de musique de Glastonbury, Strummer demande à plusieurs reprises si quelqu'un a vu sa voiture, un véhicule de la marque américaine Dodge. Des membres du groupe Radio Futura, un groupe espagnol très célèbre à l'époque, racontent dans le film que Strummer avait demandé leur aide pour en acheter une.

Le film part donc à la recherche de la Dodge, que Strummer a apparemment laissé dans un garage espagnol avant de rentrer brusquement en Angleterre en janvier 1986 quand sa petite amie d'alors, Gaby Salter, a donné naissance à leur seconde fille.

Pendant son séjour espagnol, Strummer avait produit un album du groupe 091 appelé "Mas de Cien Lobos" ("Plus de 100 loups") sous un label espagnol.
Après des pétitions de fans, la ville de Grenade, dans le sud de l'Espagne, a donné l'an dernier le nom du leader des Clash à l'une de ses places.
Inauguration de la place Joe Strummer à Grenade en présence de sa veuve Lucinda Garland
 (MIGUEL ANGEL MOLINA/EFE/MAXPPP)
Nick Hall a passé quatre ans à travailler sur son documentaire, qu'il a composé comme il l'aurait fait d'une fiction, dit-il. "J'avais dans l'idée l'histoire d'un chanteur anglais qui ressemblerait à ces voyageurs du XIXe siècle", raconte le cinéaste.

Coïncidence, le festival a également dévoilé un film, "Living is easy with eyes closed" ("La vie est facile avec les yeux fermés") qui raconte un voyage en Espagne, en 1966, de John Lennon. Ce film, choisi par l'Espagne pour participer aux Oscars dans la catégorie meilleur film étranger, met en scène un instituteur, joué par Javier Camara, obsédé par les Beatles et qui veut rencontrer John Lennon.

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