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Oxana Shachko : "Je suis Femen" et je ne me tais pas

Elle s'appelle Oxana Shachko, elle est ukrainienne, artiste et militante. "Je suis Femen" d'Alain Margot raconte le parcours de la jeune femme co-fondatrice du mouvement féministe et rend hommage à toutes celles qui dévoilent leurs seins nus en signe de protestation. Projeté en présence d'Oxana Shachko au festival Itinérances d'Alès, le film du réalisateur suisse sortira en DVD le 23 avril 2015.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Oxana Shachko présente au festival Itinérances d'Alès "Je suis Femen", le film d'Alain Margot
 (PHOTOPQR/LE MIDI LIBRE)
Le film d'Alain Margot "Je suis Femen" dresse le portrait d'Oxana Shachko, l'une des trois fondatrices du mouvement libertaire ukrainien et suit le parcours de ces jeunes femmes qui se battent pour la liberté d’expression et la démocratie. 

Provocatrices pour les uns, courageuses pour les autres, les Femen divisent, titillent, agacent, dérangent mais ne laissent pas indifférent. 

A l'occasion du festival Itinérances d'Alès Oxana Shachko s'est déplacée pour présenter le film. La jeune femme s'est exilée à Paris et vit dans un squat en attente du statut de réfugiée politique. En arrivant en France, elle pensait découvrir le pays de la liberté et du féminisme : "Quand on est arrivées à Paris on a compris que ce n'était pas tout à fait le paradis pour les femmes", déclare-t-elle. 

Reportage : P. Arisa / P. Barbes / A. Melun
La révolution aux seins nus

C'est en se dénudant que les FEMEN affirment leur indignation et leur combat contre des idées qu'elles considèrent sexistes et totalitaires. "Etape par étape on s'est un peu radicalisées et on a protesté seins nus, contre l'industrie du sexe et contre les dictatures", se souvient Oxana Shachko.

Farouches activistes, ces jeunes femmes à la volonté de fer n'ont pas froid aux yeux. Entrainées comme des soldates, élevées en terres glaciaires, elles n'épargnent rien à leur corps. Leur combat contre l'injustice, mobilise leur être entier : "Tu dis au monde : Notre Dieu est femme ! Notre mission est la protestation ! Nos armes sont les seins nus ! Ici naît FEMEN, ainsi commence le Sextrémisme." extrait de la page facebook Femen France.
Commando féministe

Les jeunes femmes couvrent leur corps de slogans, s'emparent des rues, des places ou des églises seins nus et têtes couronnées de fleurs. Une révolution à la peau douce, en apparence, mais qui a le don de hérisser le poil des dignitaires politiques ou religieux.

"Nous on se bat contre le système, en fait c'est aux femmes de s'emparer des problèmes de la société pour la changer", affirme encore la fondatrice du mouvement. L'évacuation policière se fait généralement manu militari, avec une violence extrême et inexpliquée. "FEMEN, c'est le commando du féminisme, son avant-garde de combat, une incarnation moderne d'amazones intrépides et libres" proclament-elles dans un communiqué.

Au début étaient les seins et les cuisses

C'est assez étonnant, mais contrairement à ce que l'on peut croire "Femen" en latin ne signifie pas "Femme" mais "Cuisse". Elles ont choisi ce nom parce que "cela sonnait bien" raconte Galia Ackerman dans son ouvrage "Femen" sorti en 2013. Ces femmes qui s'élèvent contre le machisme et les injustices partent donc avec deux atouts, a priori innofensifs, en leur faveur. Leurs seins à brandir et leurs cuisses pour s'enfuir. 
Les Femen de Madrid protestent contre la loi organique de sécurité citoyenne débattue au parlement le 24 février 2015
 (EFE/MAXPPP)
Crée en 2008 par Anna Hutsol, Oxana Shachko et Alexandra Chevchtchenko en Ukraine, le mouvement s'est aujourd'hui étendu au monde entier. Le Femen qui avait pour but au départ de lutter pour la démocratie et défendre les droits des femmes s'attaque aussi à la corruption et à toutes les idéologies absolutistes et sexistes. Les principales cibles des activistes se situent chez les représentants politiques russes et ukrainiens mais aussi chez les responsables religieux. 
Manifestation des Femen France lors de la journée de la femme le 8 mars 2015
 (P3 PRESS/MAXPPP)
En 2011 trois d’entre elles sont séquestrées en Biélorussie. En août 2012 Inna Shevchenko tronçonne une croix orthodoxe à Kiev en soutien aux Pussy Riot. Elle est obligée de fuir l’Ukraine, pour s’installer à Paris.
Affiche du film "Je suis Femen" d'Alain Margot 
 (Caravel Production)
"Je suis Femen", documentaire suisse d’Alain Margot  95 min sortie DVD le 23 avril 2015

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