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Le combat d'Oliver Stone contre le "Mythe américain"
Il est l'un des plus grands réalisateurs américains. Oliver Stone était l'invité du Grand Soir 3 ce jeudi 9 janvier. Celui qui n'a jamais hésité à rouvrir les plaies les plus douloureuses de l'histoire américaine revient avec une série documentaire et un livre sur "Les crimes cachés des présidents". Une vision de l'Amérique loin des mythes qu'elle cultive.
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Son Amérique à lui n'a rien de ces westerns où les méchants indiens étaient forcément défaits par les gentils cow-boys. Depuis le début de sa carrière dans les années 70, Oliver Stone n'a eu de cesse de briser les mythes sur lesquels s'est construit son pays. Et pourtant, lui aussi y a cru. Lorsqu'il s'engage à 22 ans pour aller se battre au Vietnam, Oliver Stone est un jeune homme exalté qui croit en la toute puissance des Etats-Unis. Depuis, il y a eu "Platoon" (1986) et "Né un 4 juillet" (1989). Des films sur le rêve brisé de toute une génération qui lui valurent à l'époque trois oscars dont, à deux reprises, celui de meilleur réalisateur.
"Nous avons écrit notre propre code moral"
"On est les gentils, on a forcément raison". Ce leitmotiv qui sert depuis des décennies de justification morale aux présidents successifs, Oliver Stone a décidé de le dénoncer. Français par sa mère, ce fils de bonne famille a la chance d'avoir grandi dans une double culture, qui lui permet d'ailleurs de passer de l'anglais au français lors des interviews et qui lui octroit aussi un regard sans complaisance sur l'histoire de son pays.
La bombe atomique ? "Il s'agissait de voir si elle fonctionnait et de faire peur aux Russes", affirme-t-il. On est loin des arguments de Truman qui justifiait l'attaque du Japon par la volonté de mettre fin à un conflit meurtrier. Ce sont ces mensonges qui émaillent l'histoire américaine qu'Oliver Stone met en lumière dans la série documentaire diffusée en janvier sur une chaîne du cable (Planet +) et dans le livre "Les crimes cachés des présidents" co-écrit avec l'historien Peter Kuznick (Editions Saint-Simon).
Roosevelt et Kennedy : les seuls à avoir voulu changer les choses
Républicains ou démocrates, pour Oliver Stone, tous les présidents qui se sont succédés au pouvoir ces 70 dernières années n'ont pas apporté de réel changement dans la politique américaine. Tous à deux exceptions près. Roosevelt d'abord qui a su mettre de côté ses préjugés et s'allier aux soviétiques pour sauver le monde. Kennedy ensuite, qui lui aussi a tenté la "détente" avant d'être coupé dans son élan le 22 novembre 1963.
Et Obama ? Premier président noir, successeur d'un président - George W.Bush - particulièrement décrié, Obama a suscité l'espoir. Un espoir déçu selon Oliver Stone qui estime que l'excercice du pouvoir change les hommes. Et le réalisateur de conclure en Français : "C'est très difficle de changer les choses en Amérique". Lui en tous cas, continue d'essayer.
"Les crimes cachés des présidents" - Oliver Stone/Peter Kuznick - Ed. Saint-Simon, 276 pages, 21,80 euros."On est les gentils, on a forcément raison". Ce leitmotiv qui sert depuis des décennies de justification morale aux présidents successifs, Oliver Stone a décidé de le dénoncer. Français par sa mère, ce fils de bonne famille a la chance d'avoir grandi dans une double culture, qui lui permet d'ailleurs de passer de l'anglais au français lors des interviews et qui lui octroit aussi un regard sans complaisance sur l'histoire de son pays.
La bombe atomique ? "Il s'agissait de voir si elle fonctionnait et de faire peur aux Russes", affirme-t-il. On est loin des arguments de Truman qui justifiait l'attaque du Japon par la volonté de mettre fin à un conflit meurtrier. Ce sont ces mensonges qui émaillent l'histoire américaine qu'Oliver Stone met en lumière dans la série documentaire diffusée en janvier sur une chaîne du cable (Planet +) et dans le livre "Les crimes cachés des présidents" co-écrit avec l'historien Peter Kuznick (Editions Saint-Simon).
Roosevelt et Kennedy : les seuls à avoir voulu changer les choses
Républicains ou démocrates, pour Oliver Stone, tous les présidents qui se sont succédés au pouvoir ces 70 dernières années n'ont pas apporté de réel changement dans la politique américaine. Tous à deux exceptions près. Roosevelt d'abord qui a su mettre de côté ses préjugés et s'allier aux soviétiques pour sauver le monde. Kennedy ensuite, qui lui aussi a tenté la "détente" avant d'être coupé dans son élan le 22 novembre 1963.
Et Obama ? Premier président noir, successeur d'un président - George W.Bush - particulièrement décrié, Obama a suscité l'espoir. Un espoir déçu selon Oliver Stone qui estime que l'excercice du pouvoir change les hommes. Et le réalisateur de conclure en Français : "C'est très difficle de changer les choses en Amérique". Lui en tous cas, continue d'essayer.
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