Cet article date de plus de sept ans.

Christian Philibert : un an avec Massilia Sound System pour un film

Le réalisateur des "Quatre Saisons d’Espigoule" a décidé de mettre en lumière le désormais groupe culte de reggae phocéen, Massilia Sound System. Entre rythmes ska et poésie occitane, c’est à la culture marseillaise que Christian Philibert a voulu rendre hommage dans ce documentaire sorti en salle le 5 avril.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'affiche de "Massilia Sound System, le film"
 (Les Films d'Espigoule)

Invité du 19/20 à Marseille, le cinéaste Christian Philibert a présenté son nouveau film documentaire, Massilia Sound System, en salle le 5 avril 2017. Le groupe de raggamuffin, emblématique de la cité phocéenne, s’autoproduit depuis plus de trente ans et continue de rassembler les fans autours de ses textes engagés.


Huit albums, des centaines de concerts, et désormais un documentaire. Le collectif  a évolué depuis sa création, mais a toujours su garder son identité et ses valeurs. Textes engagés ou lyriques, chantés en français ou en occitan, Massilia Sound System mobilise les foules et attise l’intérêt. "On sait peu de choses sur eux. Déjà on ne connaît pas les membres du groupe, ils sont assez peu connus, à part de quelques fans. Vu que c’est un collectif, les personnages se perdent un peu à l’intérieur", confie Christian Philibert. Consacrer un film à ce groupe qui a grandi avec toute une génération de Marseillais, c’est la manière qu’a choisie le cinéaste pour soutenir le collectif.

  (Les Films d'Espigoule)

"Sur le plan de l’identité, ils sont porteurs de notre culture"

Depuis ses débuts, le groupe a fait le choix d’écrire ses textes en français, mais aussi en occitan. Loin de vouloir s’enfermer dans un sectarisme régionaliste, Massilia Sound System revendique la culture marseillaise. Le collectif allie tradition et modernité pour chanter le monde contemporain, revendiquer la culture cosmopolite et affirmer ses engagements politiques. Festive, légère, mais aussi parfois en colère, la musique des Massilia refuse l’uniformisation et se bat pour la conscientisation. Messagers du vivre ensemble, les membres du groupe ont activement participé au développement de la culture hip hop en France, et sont depuis trente ans des vecteurs de la liberté d’expression. "C’est un groupe qui est porteur de tellement de valeurs, tellement d’idées, tellement d’énergie, qui a un sens de la fête inouï, qui a fait énormément pour l’Occitan." Christian Philibert se reconnaît dans le groupe, lui pour qui la Provence a une place toute particulière dans son art.

  (Les Films d'Espigoule)

"C’est la particularité de ce groupe. C’est un groupe indépendant depuis plus de trente ans"

À l’instar des Massilia, le réalisateur a toujours tenu à être indépendant. Pour son quatrième long métrage, il a passé un an à suivre le groupe lors de ses concerts. Entre les coulisses et la scène, Christian Philibert propose dans son film une vision éclairée du refus d’accepter l’uniformisation, valeur si chère à l’un comme aux autres. Si l’envie de faire un documentaire musical est une ancienne idée pour le réalisateur, le choix du groupe en revanche s’est imposé comme une évidence. "Les passerelles entre eux et moi sont nombreuses. Notamment la question de l’indépendance, de faire ce que l’on veut, quand on veut. C’est important d’être libre."  L’indépendance, autre valeur capitale qui unit le collectif et le cinéaste, est un vrai mode de vie. Financer uniquement grâce aux fonds propres de Films d’Espigoule, de Belavox Films et d’un crowdfunding (financement participatif) le documentaire est totalement indépendant, et en adéquation avec la philosophie aussi bien du cinéaste que du groupe phocéen.

La Provence comme antienne

Plus qu’un thème récurrent, la Provence est le théâtre des films de Christian Philibert. "Les quatre Saisons d’Espigoule" ont marqué le début d’un cinéma indépendant et fier de sa région pour le réalisateur, et les films suivants ont embrassé la même dynamique. Attaché à la culture provençale, Christian Philibert travaille en harmonie avec ses valeurs et réussit à  promouvoir les richesses de sa région, en proposant des longs métrages qui se jouent des limites entre le documentaire et la fiction.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.