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"Chimpanzés" : la vie d'Oscar n'est pas un long fleuve tranquille

Né en 2008, la label DisneyNature soutient des films animaliers sur un large éventail de thèmes et d'histoires liés à la vie sauvages. Parmi ses titres marquants : "Les Ailes pourpres", "Félins" et aujourd'hui "Chimpanzés". Projeté au coeur de la forêt de Côte-d'Ivoire, nous allons à la rencontre d'Oscar, dernier né de son clan, qui va faire son école de la vie. Craquant.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Oscar, le héros de "Chimpanzés" de Mark Linfield et Alastair Fothergill
 (Walt Disney)

Documentaire de Mark Linfield, Alastair Fothergill (Etats-Unis/Tanzanie) - 1h17 - Sortie : 20 février
A partir de 6 ans

Synopsis : Oscar, un petit chimpanzé, naît dans la forêt trapicale africaine. Nous découvrons l’apprentissage de la vie au cœur de la jungle où règne la confrontation entre les clans pour les territoires. Suite à un drame, il va se retrouver séparé de sa mère et laissé seul face à l'hostilité de la forêt. Jusqu'à ce qu'il soit adopté par le chef de son clan.

Apprentissage
Dès la première apparition d’Oscar, avec son regard tendre, grand ouvert sur le monde : on fond ! Sur ses traces, dans la grande forêt tropicale, on le suit au côté de sa mère qui le nourrit, l’épouille, l’enlace dans son sommeil, le protège et, visiblement, l’aime. Ses jeux avec ses congénères, plein de facéties, d’espièglerie, font place à l’apprentissage des outils - des pierres -, pour casser les noix, base de sa nourriture ; ou de la tige d’une feuille pour extirper les fourmis de leur fourmilière…

Tout va pour le mieux dans la « forêt des rêves bleus »… les siestes succèdent aux jeux et la tendresse maternelle, à la formation. Jusqu’au moment où un clan adverse et agressif n’intervienne pour prendre le territoire gorgé de nourriture et surtout de ces précieuses noix. En voyant ces images, on pense à « L’Aube de l’humanité », la première partie de « 2001 l’Odyssée de l’espace », où deux clans rivaux d’Australopithèques se disputent un point d’eau. Les intimidations dans un premier temps font rapidement place à l’agression frontale.

L’attaque va avoir des conséquences terribles pour Oscar. Son parcours permet de décrypter le système social des chimpanzés qui n’est pas sans cruauté. Comme cette chasse contre une autre race de singes, dont ils se repaissent de la chair : où l’on apprend que les singes sont aussi carnivore !
L’anthropomorphisme banni
Dans un premier temps, la structure clanique est décrite comme un lieu d’épanouissement, d’apprentissage et sécuritaire. Une fois le groupe expulsé de son territoire, et Oscar orphelin, il ne bénéficie plus de ces bienfaits, et devient comme apatride. Etonnant d’observer chez ces grands singes, visiblement évolués, le rejet du plus faible par tout le groupe : une absence totale de solidarité. Surprenant également de voir le chef de clan, se rendre compte de cette injustice. Au bout d’un laps de temps, lui, va prendre le relais de la mère absente afin de donner à Oscar une chance de vivre.

Ce récit ne laisse aucune place à l’anthropomorphisme coutumier des films animaliers, hormis les noms donnés aux principaux protagonistes, pour mieux les différencier. Derrière la caméra, l’un des cinéastes animaliers les plus réputés, Alastair Fothergill (« Un jour sur Terre » et « Félin ») - zoologiste de formation -, assisté de Mark Linfeld qui avait travaillé avec Fothergill sur « Un jour sur Terre ». Ils créent ensemble de splendides images de la forêt tropicale, de ses cascades, de sa canopée, au plus près du sol. Ils suivent dans des mouvements de caméra ahurissants les évolutions des primates de la terre au sommet des arbres. Leur dramaturgie est impeccable, sensible et didactique, servie par une musique participative des sentiments : éducatif et touchant.

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