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"Appelez-moi François" : le film qui retrace les années argentines du pape
Présenté mardi en avant-première mondiale au Vatican, "Appelez-moi François", de l'Italien Daniele Luchetti, retrace les années argentines de Jorge Bergoglio et les épreuves traversées pendant la dictature militaire qui lui ont permis "de devenir ce qu'il est aujourd'hui".
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Buenos Aires, 1961: fils d'une famille d'immigrants italiens, Jorge Bergoglio, interprété avec beaucoup de justesse par l'Argentin Rodrigo de la Serna, vu dans "Carnets de voyage" de Walter Salles, est un étudiant comme tant d'autres, entouré d'amis et d'une fiancée.
Un pape danseur de tango
Outre ses études de chimie, il aime danser le tango et parler politique avec ses amis péronistes, qui tombent de haut quand il leur annonce son intention de devenir missionnaire jésuite au Japon. Mais sa santé fragile - on l'a amputé d'une partie de ses poumons - l'empêche de partir et il entame une carrière au sein de la Compagnie de Jésus, dont il devient le responsable - "provincial" - pour l'Argentine.À la maison-mère des jésuites, le père Bergoglio, profondément marqué par cette tension et ces épreuves, cache des séminaristes persécutés, de même qu'une amie juge. À la fin de la dictature, il quitte la capitale pour Cordoba où l'archevêque venu lui annoncer en 1992 sa nomination par Jean Paul II comme évêque auxiliaire de Buenos Aires le trouve "au milieu des poules et des cochons".
Défenseur des exclus
Une nouvelle vie commence alors pour lui, dans les banlieues pauvres de la capitale argentine, où il défend les exclus, ceux que le gouvernement tente d'expulser des bidonvilles et ceux qui sont menacés par les narcotrafiquants. Interprété alors par le Chilien Sergio Hernandez, vu dans "Gloria" de Sebastian Lelio, le personnage prend une dimension plus profonde, jusqu'à son élection au pontificat le 13 mars 2013."J'ai accepté de faire ce film", explique Daniele Luchetti ("Mon frère est fils unique", "La nostra vita"), "afin de comprendre comment le passé de cet homme, l'enfer qu'il a traversé, lui a permis de devenir ce qu'il est aujourd'hui". Et petit à petit, à force de parler avec des "témoins directs, sensibles", "ce film m'est devenu indispensable, j'en suis presque tombé amoureux". Ne souhaitant pas "faire un film de touriste" ni transformer son héros en "saint", le réalisateur a pris le temps de se documenter, avec l'aide de l'Argentin Martin Salinas pour le scénario, qui se garde cependant d'aborder les aspects polémiques ayant surgi après l'élection de François.
Le film, qui sortira à grands renforts de publicité le 3 décembre en Italie, a coûté 15 millions d'euros et a déjà été vendu dans plus de 40 pays.En Argentine, une autre biographie concurrente, "Francisco, el padre Jorge", du réalisateur espagnol Beda Docampo Feijoo avec l'acteur argentin renommé Darío Grandinetti, est déjà sorti en septembre.
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