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"Django Unchained" victime d'une probable censure en Chine

"Django Unchained", le dernier film de Quentin Tarantino relatant les aventures d'un esclave affranchi et d'un chasseur de primes dans le Sud des États-Unis, a été retiré jeudi des écrans de cinéma en Chine, le jour même de sa sortie prévue. Si des "raisons techniques" ont été invoquées, le long métrage serait en fait victime d'une censure de dernière minute.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Temps de lecture : 2min
Leonardo Di Caprio dans "Django Unchained" de Tarantino.
 (Sony Pictures Releasing France)

"Pour des raisons techniques, les projections de 'Django Unchained' sont pour l'heure interrompues dans tout le pays", a rapporté le grand portail d'informations Sina.com, en citant une consigne distribuée aux sociétés d'exploitation.

Les motifs de la censure restent flous
Cependant, des scènes de nudité seraient à l'origine de cette censure in extremis, a affirmé Sina en citant des sources anonymes internes à l'industrie. D'autres sources incriminent les séquences très violentes que contient le film. En Chine, les règles de la censure sont opaques, jamais justifiées. Mais celle-ci s'exerce d'habitude en amont de la sortie prévue. Une telle mesure auprès des salles de projection est rare.


"Django Unchained", un western décrivant les plantations esclavagistes juste avant la guerre de Sécession aux Etats-Unis (1861-1865), devait être le premier film de l'Américain Quentin Tarantino à bénéficier d'une sortie commerciale en Chine. Comme souvent dans les oeuvres du cinéaste américain, on y trouve des scènes crues et violentes, dont des règlements de compte sanglants.

Des retouches sur la couleur du sang
Les autorités chinoises de la censure ont exigé que certaines séquences soient retouchées, en faisant apparaître le sang d'une couleur plus foncée et en réduisant la taille des éclaboussures, a expliqué Zhang Miao, un responsable de Sony Columbia Pictures, la société de production, cité par le quotidien cantonais "Nanfang Dushibao".

A moins qu'un film donne une image particulièrement flatteuse du peuple chinois, il est rare qu'il passe sans dommage entre les mailles implacables de la puissante Administration d'Etat chinoise chargée du cinéma. Précédente victime en date, le film germano-américain "Cloud Atlas", ambitieuse fresque mettant en scène Susan Sarandon, Tom Hanks, Halle Berry et Hugh Grant, a récemment été amputé de près de 40 minutes. Quant à "Skyfall", le dernier James Bond où Daniel Craig tient la vedette, il a également subi en Chine les coups de ciseaux de la censure.
 

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