[DEAUVILLE] Diana Vreeland, un oeil sur la mode
Diana Wreeland se plaisait à raconter que durant son enfance parisienne, au début du XXème siècle, Nijinsky, et le père des ballets russes Daghiev, fréquentaient le salon de ses parents. Une enfance heureuse, dorée ? Pas vraiment. Sa mère la considérait comme un vilain petit canard, tellement moins belle que sa soeur. C'est alors, de retour aux Etats-Unis, qu'elle décida que pour exister, elle devrait se démarquer, s'inventer un style, assumer une vie excentrique, loin des normes d'alors. Elle vécut à plein les années folles, se fit remarquer par ses toilettes originales, et finallement entra dans la rédaction du journal féminin Harper's Bazar. Elle invente alors la rubrique "Why don't you...", remplie de petits conseils de mode provocants.
La guerre éclate en Europe, Diana Wreelan décide que cette légèreté de ton n'est plus d'actualité. C'est alors qu'elle prend les rennes de l'image de la mode véhiculée par le magazine. Elle n'hésite pas à envoyer mannequins et photographes au bout du monde, choisi des visages originaux, utilise leurs particularités au service des tenues, des lignes. Elle sent ce qui marche, et ne fait pas de copromis jusqu'à obtenir le cliché final idéal.
Ce documentaire de Lisa Immordina Vreeland (épouse du petit-fils de Diana Vreeland),est basé sur des images et des documents sonores. Il livre un portrait complet et sans complaisance de Diana Wreeland. Celle qui n'avait pas été choyée par sa mère ne fut pas toujours présente auprès de ses deux fils, dédaignant leur vie plus classique. Quand son époux meurt du cancer, elle refuse la tristesse, l'appitoiement. Chez Harper'Bazaar, ou Vogue, elle se montre tyrannique envers ses collaborateur, qui ne cessent pour autant de l'admirer.
Les passionnés de mode ou de photographie y trouveront un témoignage unique sur l'esthétisme du vingtième siècle. C'est un témoignage sur la mode élevée au rang d'art, et un portrait de femme rare à une époque encore dominée, y compris dans la mode, par les hommes.
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