Dans le film d'animation "Mars Express" de Jérémie Périn, Léa Drucker est en mode "Blade Runner"
Le cinéma d'animation "permet un imaginaire hyper complexe, riche et dense", fait valoir Léa Drucker, heureuse d'être à l'affiche mercredi 22 novembre de Mars Express, polar de science-fiction qui devrait réjouir les fans d'un genre encore rare dans la production française. Sélectionné cette année à Cannes et Annecy, ce premier long-métrage de Jérémie Périn, destiné à un public adulte et adolescent, propulse les spectateurs en l'an 2200 sur Noctis, capitale de la planète rouge, colonisée par les humains et leurs robots.
Film futuriste
Léa Drucker y prête sa voix à Aline, détective alcoolique qui, aidée de son coéquipier androïde, s'engage dans une course contre-la-montre pour retrouver une étudiante en cybernétique mêlée à un vaste complot. "J'ai été emballée par les personnages, l'image, et l'envie de faire quelque chose de nouveau", a expliqué, à l'AFP, en juin, à Annecy, cette fan d'un genre qui "amène plein de questions philosophiques et métaphysiques".
Film futuriste rappelant Blade Runner et à l'esthétique impressionnante, Mars Express n'a rien à envier aux superproductions américaines en prise de vues réelles. Sa mise sur orbite n'avait pourtant rien d'une évidence. Les rares réalisateurs de films d'animation s'étant frottés à la science-fiction, à l'instar de René Laloux (La planète sauvage) ont tous eu "beaucoup de difficultés à les faire financer", a rappelé Jérémie Périn à l'AFP.
"Mépris de classe" touchant le cinéma d'animation
Mais lui et son co-scénariste Laurent Sarfati ont pu profiter d'une "carte blanche" après le succès de leur série Lastman, adaptée de la BD éponyme, pour explorer les univers et thématiques qui ont bercé leur jeunesse. "On avait un petit manque, une petite frustration de ce type de film actuellement", la science-fiction n'étant souvent que "parsemée dans des films de super-héros", a relaté Jérémie Périn. "Le côté scientifique est de plus en plus oublié, remplacé par un coup de baguette magique", a abondé Laurent Sarfati.
Acclamé à Annecy, Jérémie Périn en a profité pour regretter le "mépris de classe" touchant, selon lui, le cinéma d'animation au Festival de Cannes. Reste à voir comment son film sera reçu en salles. "À partir de 200 000 entrées, on est contents", a résumé Jérémie Périn, misant également sur la "deuxième vie" du film dans les nouveaux "vidéo club" que sont les plateformes de streaming. "Blade Runner ou The Thing n'ont pas tellement marché quand ils sont sortis et, pourtant, maintenant ce sont des références", a-t-il fait valoir.
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