Convention cinéma : les jeunes cinéastes écrivent à François Hollande
Dans une lettre publiée mercredi dans "Libération" et signée de jeunes réalisateurs, assistants à la réalisation, chefs-opérateurs, monteurs ou décorateurs, les signataires dénoncent cette nouvelle convention. L'arrêté d'extension, signé le 1er juillet par le gouvernement, doit entrer en vigueur le 1er octobre.
Un texte contesté par les producteurs indépendants et plusieurs cinéastes
Ce texte, signé par les syndicats CGT, SNTPCT mais aussi l'API, rassemblant les grands distributeurs (Pathé, UGC, Gaumont, MK2..) est contesté par les producteurs indépendants (APC, UPF, AFPF, SPI et APFP) qui représentent 95% des films produits en France, et par de nombreux cinéastes. "Si nous prenons la parole", écrivent les opposants à la convention, "c'est parce que nous sommes ceux qui subissent avec le plus de violence le manque de financement d'une partie du cinéma français."
La nouvelle convention prévoit l'arrivée de nouvelles grilles de salaires quel que soit le budget du film, à l'exception des films fragiles qui bénéficieront d'un statut dérogatoire qui n'est pas encore arrêté par les partenaires sociaux.
"Cette convention nous enterre vivants"
"Cette convention API, censée nous protéger, nous enterre vivants", écrivent les signataires parmi lesquels côté réalisateurs Serge Bozon, Katell Quillévéré ou Brigitte Sy et côté techniciens, David Chizalet, Thomas Favel, Héléna Cisterne ou le compositeur de musique Pascal Bideau. Pour eux, le texte va "remettre considérablement en question la faisabilité des films au budget inférieur à 2,5 millions d'euros qui seront incapables de prendre en charge le surcoût entraîné par cette convention". C'est grâce aux films à petits budgets "que nous apprenons nos métiers (..) Que deviendra le cinéma français dans 10 ans si vous entravez l'avènement d'une nouvelle génération ?", interrogent-ils.
"En abandonnant le débat à la loi des plus forts, votre gouvernement a mis dos-à-dos techniciens, producteurs et cinéastes qui pourtant créent ensemble et partagent les mêmes aspirations. Cette situation est indigne de nous", affirment les signataires qui refusent de croire qu'il "est trop tard".
"Nous voulons croire qu'en dernier recours, vous trouverez une solution afin qu'émerge une convention pérenne, viable pour les nouvelles générations et pour l'ensemble de ces films d'auteurs qui font la force de notre cinématographie", concluent-ils.
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