Cinq films de George A. Romero qui ont marqué l'histoire du cinéma américain
Le réalisateur américain George A. Romero, considéré comme le "pape" des films de zombies, est mort dimanche à l'âge de 77 ans.
Le cinéma américain a perdu l'une de ses figures. Le réalisateur George A. Romero est mort, dimanche 16 juillet, à l'âge de 77 ans des suites d'un cancer du poumon, a annoncé son manager dans un communiqué. Il laisse derrière lui "un héritage cinématographique qui a persisté et continuera de persister", affirme son manager Chris Roe. Franceinfo a sélectionné cinq films cultes du réalisateur.
Attention, certaines scènes des extraits suivants peuvent être choquantes.
1"La Nuit des morts-vivants"
Tourné en noir et blanc, avec un budget d'à peine plus de 100 000 dollars et des acteurs inconnus, ce premier film, sorti en 1968, raconte l'assaut d'une ferme isolée par une horde de morts sortis de leurs tombes à la suite d'une mutation. Il sera considéré plus tard comme une critique subversive de la société américaine des années 1960, jouant sur les frayeurs d'une époque marquée notamment par la guerre du Vietnam.
Le film à l'esthétique "gore", devenu un classique, a rapporté plus de 30 millions de dollars à travers le monde. Le film a donné naissance à un nouveau genre cinématographique à Hollywood et les zombies ont progressivement envahi le monde des jeux vidéos et des séries télévisées. Avec ce long-métrage, "j'ai commencé quelque chose dont je n'ai jamais pu m'échapper. Dont je n'ai jamais voulu m'échapper !", confiait en 2005 George A. Romero.
2"Martin"
Avec son cinquième film, sorti en 1977, le réalisateur continue de s'enfoncer un peu plus dans la thématique de l'horreur, mais il quitte les zombies pour s'essayer aux vampires. Le personnage principal de son film, Martin, est un jeune homme de 17 ans obsédé par le sang et persuadé d'être un vampire. Il viole et tue aussi bien des femmes que des hommes et se nourrit de leur sang en leur entaillant les membres au rasoir.
Le thème du vampirisme est traité dans le film à la manière d'un documentaire, sans porter de jugement sur les actes de cet anti-héros. Selon la critique du site aVoir-aLire.com, le film "renouvelle de fond en comble tous les poncifs inhérents aux suceurs de sang". Une fois de plus, le réalisateur en profite pour porter son regard sur son époque avec une critique de l'Eglise à travers le rôle d’un curé peu orthodoxe qu'il incarne dans le film.
Une production inconfortable dont l’étrangeté fascine encore de nos jours par ses partis pris radicaux.
aVoir-aLire.com
3"Zombie"
Sorti en 1978, Zombie, Le Crépuscule des morts-vivants était dans les cartons du réalisateur depuis plusieurs années, mais George A. Romero a été contraint de patienter le temps de réunir la somme nécessaire pour le financement de son film. Deuxième opus de sa saga sur les Zombies, le film plonge le spectateur dans un monde dévasté par la prolifération des morts-vivants. Au milieu du chaos, un groupe de quatre personnes se réfugie dans un centre commercial pour se protéger des zombies.
"Chef-d’œuvre du 'gore' qui refuse l’infantilisme ketchup et mise sur le politique", selon une critique des Inrocks, le film pousse encore un peu plus loin les limites de l'horreur entre explosions de cervelles et déversements d'entrailles. Il est aussi une charge contre la société de consommation. "Nous ressemblons finalement assez fortement aux zombies, déambulant sans conscience tels les consommateurs que nous sommes devenus", analyse la critique du site cinéma fantastique.
4"Le jour des morts vivants"
Le réalisateur américain offre au public, en 1985, le troisième volet de sa saga des Zombies avec Le Jour des morts-vivants. Dans un monde ravagé par une nouvelle invasion de morts-vivants, un petit groupe de survivants est retranché dans un camp militaire. La tension va monter entre les militaires et les scientifiques qui ont des vues différentes pour traiter le problème des zombies.
"La mise en scène de Romero rend tangible l'impression d'étouffement, de fatalisme nihiliste, qui saisit ses personnages, vaincus par une force supérieure en nombre, estime Télérama, plus que dans les deux films précédents, s'insinue peu à peu, au-delà du dégoût visuel, une profonde angoisse : celle de la disparition du genre humain..."
5"Chroniques des morts-vivants"
Après Le Territoire des morts-vivants, George A. Romero continue sa saga sur les revenants avec un cinquième épisode sorti en 2008, l'avant-dernier de la série, Chroniques des morts-vivants. Le réalisateur s'amuse cette fois à mettre en scène des étudiants en cinéma, partis tourner un film d'épouvante au fond d'une forêt. Ils se retrouvent alors pris au milieu d'une invasion de morts-vivants et d'un bain de sang.
Le spectateur est plongé dans l'horreur à travers la caméra vidéo d'un étudiant en cinéma, qui, tout en fuyant les zombies avec ses camarades, ne perd pas une miette du spectacle. Le réalisateur pose avec ce film un nouveau regard acide sur son époque. "Sans se départir de son habituelle ironie, Romero dénonce la vidéomanie des accros à YouTube. Est-on toujours humain quand on décide de filmer au lieu de venir en aide ?", note ainsi Télérama.
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