Cinéma. "Le Redoutable", biopic malicieux sur le Godard de 1968

Un monstre vivant du 7e art raconté sur le ton de la comédie, c'est le pari du dernier film de Michel Hazanavicius, Le Redoutable, qui sort en salles mercredi 13 septembre. Le film évoque Jean-Luc Godard en plein doute dans la France de mai 68. 

Peut-être parce que Jean-Luc Godard a souvent été la caricature de lui-même, Michel Hazanavicius n'hésite pas à en faire un personnage clownesque. L'exercice peut paraitre vain, mais la performance de Louis Garrel, incroyable dans la peau du réalisateur, donne au film une profondeur. Puéril, capricieux, insupportable

Mai 68, Jean-Luc Godard est déjà la star de la Nouvelle vague. Il veut participer au mouvement et s'en prend d'abord à son œuvre. Il renie ses propres films pour inventer un cinéma révolutionnaire. Michel Hazanavicius s'intéresse au couple qu'il forme alors avec Anne Wiazemsky, de 20 ans sa cadette. On découvre un Godard puéril, capricieux et franchement insupportable.

Pour ceux qui connaissent Godard, effectivement son côté méchant, pas sympathique, est présent dans le film.

Michel Hazanavicius, réalisateur du "Redoutable"

à franceinfo

"Dans le même temps, le film reprend un peu les inventions formelles de Godard des années 60 - formes qui ont été, depuis, reprises mille fois par la télévision, la publicité, les clips et j'en passe et des meilleurs - et essaye de s'en amuser, de les organiser de manière dramatique"; explique le réalisateur.

Cette forme, entre couleurs acidulées et esprit bande-dessinée, fait du Redoutable une comédie agréable, un chemin déroutant pour évoquer un cinéaste aussi cérébral.