Cinéma. "Downsizing" : les petits humains sauveront-ils la planète ?

Et si, pour sauver la planète, on réduisait notre taille à 12 centimètres ? C'est la trame du film Downsizing, d'Alexander Payne, qui sort en salles mercredi 10 janvier. Une comédie sur fond de science, d'environnement et d'argent. 

Paul Safranek (Matt Damon) est un Américain moyen, un bon gars du Nebraska qui avec sa femme voudrait une vie meilleure. Il pense plus à lui qu'à sauver la planète quand il décide de rejoindre le monde merveilleux des êtres réduits à la taille d'un crayon. Dans cet univers miniature, sous une cloche, le pouvoir d'achat de ces micro-humains explose : ils sont riches et ils œuvrent pour l'environnement... Si petit, on ne pollue plus.

Mais le naïf Paul Safrane va de déconvenues en surprises. Tel un candide, il est balloté entre des personnages qui portent les enjeux du film : un génial escroc des Balkans, Dusan Mirkovic (Christoph Waltz), et une réfugiée vietnamienne, Ngoc Lan Tran (Hong Chau), qui lui fait découvrir la part d'ombre de ce monde idéal.

Ce rire vert est un rire noir

Alexander Payne, maître de la comédie sociétale pour personnages déboussolés, s'éparpille un peu dans cette épopée, mais il vise juste. "On n'a plus beaucoup de temps devant nous, assure le réalisateur. La seule façon d'inciter les gens à agir est de susciter leur intérêt personnel. L'altruisme sollicite l'égoïsme. D'autres comme Trump ont choisi de faire l'autruche. On va avoir besoin d'une vision radicale."

Dans cette farce contemporaine, l'Amérique mercantile échoue à imaginer un monde idéal, les ultras écolos en prennent aussi pour leur grade. Le rire vert d'Alexander Payne est un rire noir.