Cannes 2017. Lelouch : "Le cinéma prépare sa révolution. La super Nouvelle Vague est en train d'arriver"
"Un Homme et une Femme" : dernière et première chance
Toutes les Palmes d'Or de l'histoire de Cannes ont été invitées à fêter les 70 ans du festival le 23 mai prochain. Claude Lelouch sera donc tout naturellement sur la Croisette ce jour là, lui qui a obtenu la fameuse palme en 1966 avec "Un Homme et une Femme". Une distinction qui représente quelque chose de vraiment très particulier pour le réalisateur : "Quand j'ai commencé le tournage d'"Un Homme et une Femme", je me suis dit : si avec ce film ça ne marche pas, il faudra que je fasse autre chose. J'avais fait 6 films jusque là qui n'avait pas été des gros succès, qui avaient même été des échecs. 'Un Homme et une Femme' était donc ma dernière chance. C'est devenu ma première chance". "Un film qui reçoit la palme, c'est la possibilité pendant 10 ans de faire les films que l'on veut."Le cinéma est en crise depuis sa naissance (1895) et il se nourrit de cette crise.
Donc le festival de Cannes permet chaque année de faire un point, un bilan sur le cinéma du moment, celui qui est passé et surtout sur celui qui arrive car aujourd'hui, avec les portables, il y a 7 milliards de cinéastes sur la terre.
Tout le monde est devenu photographe, cinéaste, donc le cinéma est en train de préparer la super-super révolution. La super Nouvelle Vague est en train d'arriver
Un festival de pirates
A la question de savoir si le Cannes d'aujourd'hui est le même que celui d'il y a 50 ans, Claude Lelouch est catégorique : "Non celui d'aujourd'hui est beaucoup plus sécurisé, organisé. A l'époque, c'était un festival de pirates. Brigitte Bardot et les grandes stars de l'époque n'arrivaient pas à monter les escaliers tellement il y avait de monde, de photographes de bagarres... Et quand vous redescendiez d'un film qui n'avait pas marché, les gens vous crachaient dessus. Pendant les projections on huait, on sifflait; il y avait une passion incroyable. Aujourd'hui les salles sont plus raisonnables, plus calmes... Les photographes sont derrière des barrières."Le festival de Cannes que j'ai connu était très dangereux car si votre film ne plaisait pas on prenait des coups. Je me souviens de la sortie de "La Grande Bouffe", les acteurs ont reçu des crachats.
Claude Lelouch est désormais très occupé aussi avec son école "Les Ateliers du Cinéma" à Beaune, qui va accueillir en septembre sa deuxième promotion. Les candidatures ne manquent pas : "On a reçu 300 films et si la deuxième promotion est aussi bonne que la première, ça voudra dire qu'on est en progression. La première promo a fait des miracles... Il ne serait pas impossible qu'on voit bientôt les Ateliers du Cinéma au festival de Cannes".
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