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Bon anniversaire Catherine Deneuve pour vos 70 bougies

La plus célèbre actrice du cinéma français, née le 22 octobre 1943 à Paris, fête ce mardi ses 70 ans, à la tête d’une carrière resplendissante, française et internationale, qui va au-delà du cinéma, comme véritable icône de la femme française dans le monde.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 8min
Catherine Deneuve, cinquante ans de cadrière et plus de 120 films 
 (France 2 Culturebox)
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Si elle a tourné avec les plus grands cinéastes nationaux, comme Jacques Demy « Les demoiselles de Rochefort », avec sa sœur Françoise Dorléac), François Truffaut (« La Sirène du Mississippi », avec Jean Paul Belmondo), ou André Téchiné (« Hôtel des Amérique », avec Patrick Dewaere), les réalisateurs étrangers lui ont souvent donné la préférence : Roman Polanski (« Répulsion »), Louis Bunuel (« Belle de jour »), Marco Ferreri (« Liza »), Manoel de Oliveira (« Je rentre à la maison »), ou Lars von Trier (« Dancer in the Dark »)…
Du côté des récompenses, Catherine Deneuve reçut deux César : le premier en 1981 pour « Le Dernier Métro » de François Truffaut et le second en 1993 pour « Indochine » de Régis Warnier. Elle fut également notamment récompensée à Venise, à Berlin et deux fois à Cannes avec un Prix d’honneur (2005) et un Prix pour l’ensemble de sa carrière (2008) au côté de Clint Eastwood pour la même reconnaissance. Mais ce ne sont que quelques-unes de ses nombreuses récompenses glanées à travers le monde.
Enfant de la balle
Née Catherine Dorléac, Catherine Deneuve est une enfant de la balle. Son père, Maurice Dorléac, était comédien de théâtre et dirigeait le département doublage de la Paramount en France. Sa mère, dont elle prendra le nom de jeune fille, était pensionnaire au théâtre de l’Odéon à Paris, où sa grand-mère était souffleuse. Elle tourne son premier film en 1956, un petit rôle de jeune fille dans « Les Collégiennes » d’André Hunnebelle, cinéaste très populaire, notamment réalisateur des « Trois mousquetaires », « Cadet Roussel », « Le Bossu », « Le Capitan » « Le Miracle des loups », la série des « Fantomas » avec Jean Marais et Louis De Funès.
Catherine Deneuve et Roger Vadim à paris en 1962
 (ARCHIVE / AFP)
La chroniqueuse et critique de cinéma fait ses éloges en 1960 quand elle apparaît dans le rôle de la sœur, de sa vraie sœur dans la vraie vie, Françoise Dorléac, dans « Les Portes claquent » de Jacques Poitreneau. Elle ne pense pas faire carrière dans le métier, mais rencontre Roger Vadim qui a alors le vent en poupe et la dirige dans « Le Vice et la vertu ». Amoureuse, elle vivra 15 ans à ses côtés et aura un fils, Christian, lui aussi promis à une carrière de comédien.

La petite fiancée de la France
Elle est alors lancée et ne s’arrêtera plus de tourner. D’abord avec Jacques Demy dans « Les Parapluies de Cherbourg » en 1964, puis « Les Demoiselles de Rochefort » (1966) avec sa sœur Françoise Dorléac, puis encore deux autres films avec Demy, dont « Peau d’âne », avec Jean Marais en 1970. Catherine Deneuve est entre-temps devenu à l’image de Marie Pickford aux Etats-Unis dans les années 20, la « petite fiancée de la France ». Elle tourne pourtant dans des films sulfureux comme « répulsion » (1965) de Polanski où elle incarne une schizophrène soumise à des pulsions meurtrières, ou « Belle de jour » (1967) de Luis Bunel où elle est une bourgeoise encline à se prostituer. Bunuel la fera encore tourner dans « Tristana » en 1970, avec Fernando Rey et Franco Nero.
Demeure un traumatisme poignant. Le décès de sa sœur Françoise avec laquelle elle a tourné deux films, dans un accident de voiture en 1967. Elle avait 25 ans. Françoise avait entamé une très belle carrière. Elle est notamment au côté de Jean-Paul Belmondo dans « L’Homme de Rio » (Philippe de Broca, 1964), a été dirigé par François Truffaut dans « La Peau douce » (1964), par Roman Polanski dans « Cul de sac » (1966). Sa soeur tirera un livre de cette déchirure en 1996, « Elle s’appelait Françoise », signé avec Patrick Modiano.
« La » Deneuve ne cesse de tourner. Impossible d’égrainer tous ses films, ni les metteurs en scène avec lesquelles elle tourne. Citons parmi ses plus grands succès non encore cités : « Mayerling » (Terrence Young, 1968), « La Chamade » (Alain Cavalier, 1968), « Le Sauvage » (Jean-Paul Rappeneau, 1975), « Le Dernier métro » (François Truffaut, 1980), « Le Choix des armes » (Alain Corneau, 1981), « Les Prédateurs » (Tony Scott, 1983), « L’Africain » (Philippe de Broca, 1983), « Parole et musique » (Elie Chouraquie , 1984)… Les années 80 sont un véritable festival Deneuve. Il n’a pas arrêté depuis.
Renouvellement
L’actrice se tourne vers des films moins commerciaux et des jeunes réalisateurs, voire des premiers films. Elle tourne pour Léos Carax « Pola X » en 1999,  « Dancer in the Dark » de Lars von Trier, qui est déjà bien rôdé en 2000, mais le film est véritable pari, Palme d’or à Cannes ; « 8 Femmes » de François Ozon en 2001, elle prête sa voix à la mère de Marjane Satrapie dans le film d’animation « Persepolis » (2007), retrouve François Ozon en 2010 dans « Potiche » et interprète en 2011 auprès de sa fille Chiara Mastroianni « Les Bien-aimés de Christophe Honoré.
Infatigable, visiblement amoureuse de son métier, elle tourne deux à trois films par an, n’hésitant pas à prendre des risques, dans des rôles qui ne correspondent plus à l’image papier glacé qui s’était imposée dans les années 70-80. Ainsi fut-elle saluée unanimement par la crique pour son interprétation dans « Elle s’en va » (2013) d’Emmanuelle Bercot. Trois films qui attendent leur sortie en salles sont dans les tuyaux : « L’Homme que l’on aimait trop » (titre provisoire) où elle retrouve André Téchiné, « Dans la cour » de Pierre Salvadori, et « Trois cœurs » de Benoît Jacquot.

Parole et musique
Hormis sa carrière d’actrice Catherine Deneuve a également une discographie fournie, la musique pouvant être appréhendée comme un fil rouge. Par ses comédies musicales avec Demy (même si elle doublée), ou ses prestations avec Serge Gainsbourg, Alain Souchon, Malcom MacLaren ou Bjök sur la BO de « Dancer in the Dark ».
Il y aurait encore beaucoup à dire, notamment sur l’engagement politique  (pour l’avortement, contre la loi Hadopi), humanitaire (contre les mines antipersonnel), ou en faveur de la libération des otages dans le monde, où encore son rôle de muse auprès d'Yves Saint-Laurent dans les années 70.

Bon anniversaire, Madame Deneuve, et longue vie, ce qui ne serait guère étonnant, votre mère ayant aujourd’hui 102 ans ! 

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