Au Cartoon forum de Toulouse, les producteurs français de dessins animés affichent leur bonne santé
950 professionnels de l'audiovisuel du monde entier sont rassemblés jusqu'à jeudi au Cartoon forum de Toulouse. Parmi eux : des producteurs français qui ont décidé d'ouvrir des studios en France, preuve que le secteur se porte bien dans l'Hexagone.
Le 28e Cartoon forum rassemble 950 professionnels de l’audiovisuel du monde entier à Toulouse jusqu'au jeudi 14 septembre. Les chaînes de télévision et les investisseurs du monde entier viennent y glaner les prochaines séries de dessins animés. Et dans ce domaine, la France reste bien placée, même si la main-d’œuvre manque.
Des poulets transgéniques qui transforment ceux qui les mangent en zombies, des marionnettes qui racontent avec dérision l’économie qui va droit dans le mur, une série autour des grandes femmes méconnues inspirée de la bande-dessinée Culottées, de Pénélope Bagieu... Durant les trois jours du Cartoon forum, des créateurs et producteurs européens ont présenté leurs projets, dont 83 inédits et 28 français.
"C'est la première fois que notre projet va être présenté à la communauté de toutes les grandes chaînes de télévision européennes et internationales, confie Marc du Pontavice, l'un des principaux producteurs français, PDG de Xilam Animation et venu présenter sa nouvelle série autour d’un crocodile et d’une rhinocéros. Il y a 200-250 personnes dans la salle et on vient faire une présentation pendant une demi-heure pour montrer le projet. On montre des images, on raconte le concept, on essaye de faire rire."
Les producteurs français reviennent en France
À Toulouse, les producteurs français de dessins animés peuvent se frotter les mains : les chiffres sont excellents. On a appris la semaine dernière qu’avec des séries comme Boule et Bill et Zip Zip, les exportations ont augmenté de 50 % en 2016.
Grâce au crédit d’impôt, ces producteurs peuvent relocaliser la fabrication en France et créer de nouveaux studios en France. "On a ouvert deux studios : un à Lyon où il y a à peu près 70 personnes et un à Angoulême avec 40 personnes, raconte Marc du Pontavice qui a notamment connu le succès avec Oggy et les Cafards depuis 1999. La sous-traitance en Asie a des limites. Pendant très longtemps, on n'avait pas le choix parce que les coûts de main-d’œuvre étaient ingérables."
Maintenant, avec les nouveaux logiciels, on a des niveaux de productivité fantastiques et puis, forcément, le travail est bien meilleur et beaucoup mieux contrôlé quand on fait ça chez soi.
Marc du Pontavice, producteur de "Oggy et les Cafards"à franceinfo
@Francetele nominé diffuseur de l année en compet avec diffeuseurs européens #CartoonForum 2017 pic.twitter.com/ACBN0pMCLr
— Marteau Helene (@HeleneMarteau) 12 septembre 2017
Pénurie de professionnels
En France, le secteur du dessin animé connaît le plein emploi. Il y a même une pénurie de professionnels. Ce que confirme Didier Brunner, le producteur de Kirikou qui vient de créer un studio à Montrouge, dans les Hauts-de-Seine, et présente deux nouvelles séries lors du Cartoon forum. "Il y a de plus en plus de projets de belle qualité", note-t-il.
Il faut que les écoles mettent les bouchées doubles et qu'on ait, dans les années à venir, plus d'animateurs, plus d'artistes pour l'animation et plus de techniciens.
Didier Brunner, producteur de "Kirikou"à franceinfo
Le secteur emploie 5 500 personnes en France. Il en faudrait plusieurs centaines en plus dans les mois à venir.
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