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Après "Love" et "Baise-moi", l'association catholique "Promouvoir" obtient l'annulation du visa de "La Vie d'Adèle"
"Promouvoir", une association proche des catholiques traditionalistes a obtenu de la justice que l'interdiction aux moins de 12 ans de "La Vie d'Adèle ", Palme d'or à Cannes, soit réexaminée. L'association avait déjà obtenu gain de cause pour "Love" ou "Baise-moi"
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Dans une décision rendue publique mercredi, la cour administrative d'appel de Paris a demandé à la ministre de la Culture Fleur Pellerin de "procéder au réexamen de la demande de visa" d'exploitation du film dans un "délai de deux mois". En attendant, ce visa, c'est-à-dire l'autorisation administrative nécessaire à toute exploitation dans les salles est "annulé", a-t-elle indiqué, empêchant la diffusion du film sur tout support (télé, DVD...).
La cour a estimé que "La Vie d'Adèle : chapitres 1 et 2" d'Abdellatif Kechiche comportait "plusieurs scènes de sexe présentées de façon réaliste, en gros plan" qui sont "de nature à heurter la sensibilité du jeune public". De ce fait, la ministre "ne pouvait, sans commettre d'erreur d'appréciation" au regard de la loi "accorder un visa d'exploitation comportant une interdiction limitée aux mineurs de 12 ans", ajoute-t-elle, sans dire jusqu'à quel âge le film devrait être interdit.
La justice avait été saisie par l'association Promouvoir, cofondée par l'avocat André Bonnet et proche des milieux catholiques traditionalistes, qui revendique 350 adhérents. Elle estimait que le film aurait dû être interdit aux moins de 18 ans. Promouvoir avait été déboutée en première instance en septembre 2014 de sa demande d'annulation du visa d'exploitation du film. Elle a fait part mercredi de sa "grande satisfaction", soulignant que ses "actions reposent sur une révolte contre des images choquantes, violentes ou pornographiques".
Parmi ses autres faits d'armes: le relèvement de l'âge légal pour "Nymphomaniac" de Lars Von Trier (2014), pour "Ken Park" de Larry Clark (2004) ou "Baise-moi" de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi (2001).
Elle peut s'appuyer sur un article du Code du cinéma et de l'image animée, qui stipule que tout film qui "comporte des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence" doit être interdit aux moins de 18 ans. Constatant que l'état actuel des textes permet à cette association d'obtenir facilement satisfaction en justice, la ministre de la Culture a chargé en septembre le président de la commission de classification du CNC, Jean-François Mary, de lui présenter d'ici janvier des propositions de réforme. L'objectif pour le ministère est d'"améliorer et sécuriser la procédure de délivrance des visas", avec "le souci de bien concilier la protection de la jeunesse" et "un cinéma libre, audacieux, en prise avec son temps".
La cour a estimé que "La Vie d'Adèle : chapitres 1 et 2" d'Abdellatif Kechiche comportait "plusieurs scènes de sexe présentées de façon réaliste, en gros plan" qui sont "de nature à heurter la sensibilité du jeune public". De ce fait, la ministre "ne pouvait, sans commettre d'erreur d'appréciation" au regard de la loi "accorder un visa d'exploitation comportant une interdiction limitée aux mineurs de 12 ans", ajoute-t-elle, sans dire jusqu'à quel âge le film devrait être interdit.
Stupeur
Les cinéastes de l'Association des auteurs, réalisateurs, producteurs (ARP) ont, eux, fait part de leur "stupeur" devant cette décision, dans laquelle ils voient "un nouveau signe, parmi ceux trop nombreux déjà, de l'urgence de repenser en profondeur notre système de classification des films".LVdAdèle : L'ARP soutient F.Pellerin contre la décision de la Cour Administrative https://t.co/JOlkhQnt0B https://t.co/siPYYDNFdV
— Cinéastes de L'ARP (@L_ARP) 9 Décembre 2015
Le ministère de la Culture a immédiatement annoncé son intention d'introduire un recours devant le Conseil d'Etat. Récompensé par une Palme d'or à Cannes en 2013 et salué par la critique, "La Vie d'Adèle", avec Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos, raconte une passion amoureuse entre deux jeunes femmes. Il a fait à ce jour un million d'entrées en France.La justice avait été saisie par l'association Promouvoir, cofondée par l'avocat André Bonnet et proche des milieux catholiques traditionalistes, qui revendique 350 adhérents. Elle estimait que le film aurait dû être interdit aux moins de 18 ans. Promouvoir avait été déboutée en première instance en septembre 2014 de sa demande d'annulation du visa d'exploitation du film. Elle a fait part mercredi de sa "grande satisfaction", soulignant que ses "actions reposent sur une révolte contre des images choquantes, violentes ou pornographiques".
De "Baise-moi" à "Love"
C'est loin d'être la première fois que Promouvoir obtient gain de cause, en dépit des avis de la commission de classification des œuvres du Centre national du cinéma (CNC), généralement suivis par le gouvernement. Elle avait en effet déjà réussi cet été à faire interdire aux moins de 18 ans "Love" de Gaspar Noé, histoire d'amour avec des scènes de sexe non simulées, film au départ simplement interdit aux moins de 16 ans.Parmi ses autres faits d'armes: le relèvement de l'âge légal pour "Nymphomaniac" de Lars Von Trier (2014), pour "Ken Park" de Larry Clark (2004) ou "Baise-moi" de Virginie Despentes et Coralie Trinh Thi (2001).
Elle peut s'appuyer sur un article du Code du cinéma et de l'image animée, qui stipule que tout film qui "comporte des scènes de sexe non simulées ou de très grande violence" doit être interdit aux moins de 18 ans. Constatant que l'état actuel des textes permet à cette association d'obtenir facilement satisfaction en justice, la ministre de la Culture a chargé en septembre le président de la commission de classification du CNC, Jean-François Mary, de lui présenter d'ici janvier des propositions de réforme. L'objectif pour le ministère est d'"améliorer et sécuriser la procédure de délivrance des visas", avec "le souci de bien concilier la protection de la jeunesse" et "un cinéma libre, audacieux, en prise avec son temps".
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