"Anatomie d'une chute" de Justine Triet : une Palme d'or venue des Alpes
Palme d'or au Festival de Cannes cette année, Anatomie d'une chute de Justine Triet sort ce mercredi en salles. Il raconte l'histoire de Sandra, une femme soupçonnée du meurtre de son mari, retrouvé mort au pied de leur maison. Ce thriller, tourné dans les montagnes enneigées de Savoie, met en scène la lente érosion du couple.
Suicide ou homicide ? La question sert surtout de prétexte à une dissection minutieuse des rapports homme-femme. "Sandra est une personne qui maîtrise sa vie, qui ne demande pas à son mari l'autorisation d'exister. Et en plus elle est écrivaine, elle réussit dans la vie. Et comme on n'a pas assez de preuves pour l'accuser, on va regarder son mode de vie. Finalement, l'endroit du judiciaire c'est aussi l'endroit où on va porter une morale sur des êtres humains, on va juger les gens sur leur façon de vivre, et elle, elle a l'air d'être un peu trop libre pour la partie adverse", raconte Justine Triet, la réalisatrice du film.
Un film financé par la région Auvergne-Rhône-Alpes
Tourné il y a plus d’un an dans la vallée de Maurienne, Anatomie d’une chute se passe en grande partie dans le chalet du village de Villarembert (Savoie). Un décor idéal pour ce huis clos plein de rancœurs et de non-dits. "C'est un endroit étrange de la vallée de la Maurienne parce que c'est à la fois très beau et puis il y a cette ambiance un peu inquiétante. En tout cas, le lieu était parfait pour raconter cette histoire", explique Swann Arlaud, comédien.
Au total, une trentaine de techniciens et de comédiens de la région ont travaillé sur le film. Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma a également coproduit le projet à hauteur de 270 000 euros. C’est la première fois en plus de 30 ans d’existence que la structure parie sur une œuvre qui remporte la Palme d’or.
"C'est vrai que quand on a des films d'auteur, de qualité, récompensés et qui en plus rencontrent le public, c'est un peu le graal dans notre profession et pour la région. Justine Triet, on l'avait déjà accompagnée avec son film Sibyl. Et pour nous, c'est vraiment la quintessence de ce que peut être le cinéma, un cinéma moderne, jeune, de femmes, donc pour nous c'est un film important", insiste Grégory Faes, directeur d'Auvergne Rhône-Alpes Cinéma. Entre les sept récompenses remportées aux César par La nuit du 12, également tourné en Maurienne, et la Palme d’or avec Anatomie d'une chute, l'année a été riche pour Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma.
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