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Harcèlement sexuel au Parlement européen : réduire la précarité pour donner "une vraie possibilité de dénoncer"

Le Parlement européen a demandé à la Commission européenne de rédiger une législation spécifique au harcèlement sexuel et de se pencher sur ce problème au sein de l'institution. Les députés européens ont débattu, mercredi, avant le vote d'une résolution jeudi. 

Article rédigé par Anja Vogel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Les députés européens lors d'une session plénière, au Parlement européen de Strasbourg, le 25 octobre.  (PATRICK HERTZOG / AFP)

C'est une des conséquences de l'affaire Weinstein et de l'ampleur prise par les mots-clés #MeToo et #balancetonporc. Le Parlement européen s'est lui aussi emparé du débat et il a demandé à la Commission européenne de lui proposer une loi spécifique sur le harcèlement sexuel. Il a également demandé à la Commission de se pencher sur cette question au sein même de l'institution. Les euro-députés ont débattu sur la question dans l'hémicycle mercredi 25 octobre avant le vote d'une résolution, jeudi. 

Diminuer la précarité pour aider les victimes

Le Parlement européen n'est pas davantage concerné par le harcèlement sexuel qu'une autre institution mais pas moins non plus, selon Karima Delli, membre des Verts et de l'Alliance libre européenne. Elle estime donc qu'il faut balayer devant sa porte. "Il y a deux hommes parmi mes collaborateurs", détaille l'élue à la tribune, avant de questionner :

Est-ce qu'il m'est arrivé un jour d'enfermer l'un d'entre eux dans mon bureau ou de leur pincer les fesses dans un ascenseur ? Jamais. En revanche, cela arrive à tant de femmes, ici au Parlement européen.

Karima Delli, député européenne membre des Verts

Si la majorité des députés ne sont pas impliqués dans des faits de harcèlement sexuel, ils doivent en protéger les victimes, d'après Édouard Martin, eurodéputé du groupe socialiste et ex-syndicaliste. Selon lui, c'est une question de responsabilité collective que de les aider à témoigner, surtout les victimes les plus fragiles. "Il faut mettre fin à la précarisation des contrats de travail de nos assistants en leur donnant une vraie possibilité de dénoncer", martèle-t-il ainsi à la tribune de l'hémicycle. 

Une dizaine de cas traités par le Parlement

Une dizaine de cas sont actuellement examinés par le Comité de luttte contre le harcèlement du Parlement européen. Cela concerne à la fois des faits de harcèlement psychologique et de harcèlement sexuel. La différence est d'ailleurs souvent ténue, a expliqué sa présidente, Élisabeth Morin-Chartier, d'où l'importance d'amener les victimes à témoigner pour que la peur et la honte changent enfin de camp.

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