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Abdellatif Kechiche condamné à verser 180.000 euros à MK2

Le réalisateur Abdellatif Kechiche a été condamné à 180.000 euros à la société de production MK2 dirigée par Marin Karmitz, a-t-on appris vendredi. Le tribunal de grande instance de Paris a jugé que le cinéaste n'avait pas respecté ses engagements envers le producteur.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le réalisateur Abdellatif Kechiche à Los Angeles en janvier 2014.
 (Imeh Akpanudosen / Getty Images / AFP)

Dans une décision rendue le 16 janvier et mise en ligne sur le site BFMTV.com, qui révèle l'information, les juges du tribunal de grande instance de Paris ont estimé que le réalisateur avait "commis des manquements à ses obligations" dans le contrat le liant à la société MK2.

Selon les termes de ce contrat, signé en avril 2008, Abdellatif Kechiche s'était engagé "à proposer en exclusivité à la société MK2 (...) ses trois prochains films dont "Vénus noire", alors en cours de réalisation, contre une rémunération de 270.000 euros.

Or, le réalisateur "n'a transmis qu'un synopsis", que MK2 a refusé. Il a en outre proposé, "sans l'évoquer préalablement avec MK2, de nouveaux projets de films à d'autres producteurs", selon le jugement. "Il a également réalisé "La vie d'Adèle" sans que le synopsis du film n'ait été proposé à MK2, en violation flagrante du texte et de l'esprit du contrat".

Le film, finalement produit par Wild Bunch et Quat'sous films, a remporté la Palme d'or à Cannes en 2013. Après la sortie du film "Vénus noire", "les relations entre le cinéaste et le producteur se sont dégradées", note le jugement, BFMTV.com évoquant "un désaccord notamment sur sa durée (2H42 finalement)".

Joint par l'AFP, l'avocat d'Abdellatif Kechiche, Me Guillaume Le Lu, a indiqué que "plusieurs synopsis (avaient) été proposés par M. Kechiche à MK2" et qu'ils n'avaient "pas été jugés recevables". "Après "Vénus noire, MK2 n'avait en réalité aucune envie de faire un autre film avec M. Kechiche", a-t-il affirmé.

Le cinéaste, qui réclamait de son côté 6,5 millions d'euros "en réparation du préjudice matériel, artistique et professionnel", a été débouté de ses demandes. Il estimait notamment que lorsqu'il était en contrat avec MK2, la pression exercée par la société l'avait empêché de travailler durant quatre ans.

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