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À Paris, le festival de cinéma documentaire Gare aux Docs veut placer l’écologie au centre de l’écran

La cinquième édition de ce festival a l'objectif de "partager des vécus et des solutions ancrées dans la réalité" pour "permettre à chacun d’avancer à sa manière vers la transition écologique". Entretien avec Simon Rossard, l'un des organisateurs.

Article rédigé par franceinfo Culture
France Télévisions - Rédaction Culture
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Temps de lecture : 5min
Un soir de projection lors de l'édition 2021 du festival de cinéma documentaire Gare aux Docs à la REcyclerie.  (ADRIEN ROUX)

"L’écologie peut-elle crever l’écran ?" C’est la question que se pose le festival parisien de cinéma documentaire Gare aux Docs, pour sa cinquième édition, du 16 au 27 août. Pour y répondre, dix films seront projetés chaque soir du mardi au samedi pendant deux semaines à la REcyclerie, tiers-lieu dédié à l’écologie et au vivre ensemble installé dans le 18e arrondissement de Paris. Situé au bord de la petite ceinture (l’endroit abritait autrefois la gare d’Ornano), il propose dans le cadre du festival des projections en plein air sur les rails de l’ancienne voie ferroviaire.

Au programme : des films pour s’interroger sur la place de l’écologie dans l’espace sociétal, politique et médiatique d’aujourd’hui, découvrir des parcours de transitions vers un mode de vie écoresponsable ou prendre conscience d’enjeux environnementaux contemporains. Le documentaire Nouvelle Graine, de Sophie Labruyere et Nicolas Meyrieux, diffusé en février sur Francetv Slash, retrace ainsi le passage d’un jeune vidéaste des rues de la capitale aux champs landais, où il décide de devenir agriculteur. Dans un tout autre genre, Behemoth, de Liang Zhao, propose une plongée esthétique et terrifiante dans une Chine détériorée par une industrialisation incessante.

Si la plupart des films à l’affiche ont été tournés ces dix dernières années, on note la présence de L’an 01, de Jacques Doillon, Alain Resnais et Jean Rouch, délicieuse adaptation sortie en 1973 de la bande dessinée éponyme de Gébé, critique acerbe de la course à la croissance. Enfin, l’Institution national de l’audiovisuel (INA), partenaire du festival, devrait proposer des mises en perspective intéressantes avec la diffusion, avant chaque film, d’archives télévisuelles questionnant la place de l’écologie dans le débat public.

Quelques jours avant le lancement du festival, Franceinfo Culture a pu s’entretenir avec Simon Rossard, responsable de la programmation éco-culturelle de la REcyclerie.

Franceinfo Culture : Comment est né le festival « Gare aux Docs » ?

Simon Rossard : La REcyclerie se situe à Paris, à deux pas de la porte de Clignancourt, au sein d’un quartier prioritaire de la ville où il y a peu d’espaces verts et d’endroits où construire du commun. Le festival est né de la volonté d’apporter du contenu culturel gratuit aux habitants de notre quartier, notamment pendant l’été. De nombreuses personnes ne partent pas en vacances, le cinéma nous paraissait être le meilleur moyen pour s’échapper sans bouger de chez soi. Et très vite, nous avons voulu mettre en avant le cinéma documentaire, ainsi qu’un cinéma engagé et touchant à l’écologie.

Pourquoi avoir fait le choix d’un festival de cinéma spécifiquement documentaire ?

La REcyclerie, que ce soit dans le cadre de Gare aux Docs ou d’autres évènements, a toujours établi sa programmation en essayant d’offrir au public une culture de l’écologie (scientifique, politique, médiatique…). Notre travail, c’est d’aider chacune et chacun à se donner les moyens d’avancer sur son chemin vers un mode de vie éco-responsable. Il fallait pour cela être au plus près du réel. C’est en ce sens que le choix du documentaire s’est imposé, pour pouvoir partager des vécus et des solutions ancrées dans des réalités plurielles. L’objectif est de donner au public des outils, qu’ils soient conceptuels, techniques, ou citoyens, pour permettre à chacun d’avancer à sa manière vers la transition écologique.

Comment avez-vous établi votre programmation ?

Cette année, avec le thème "L’écologie peut-elle crever l’écran ?", nous avons voulu présenter une grande diversité de contenus et de formats, allant du documentaire confidentiel à des films plus médiatisés, sortis au cinéma comme I am Greta, de Nathan Grossman ou Bigger than us, de Flore Vasseur. Nous avons aussi voulu amorcer une réflexion sur l’écologie à travers un prisme médiatique, avec le documentaire Media Crash des journalistes Valentine Oberti et Luc Hermann.

La programmation comporte également deux films encore jamais diffusés : Utopies oasis de Paix et Utopies ZAD Partout d’Henri Poulain, l’un des créateurs de l’émission DataGueule.

Enfin, nous avons établi notre programmation également en fonction de l’heure de coucher du soleil, qui marque le début des projections. Comme les nuits s’allongent au fur et à mesure qu’avance le mois d’août, les films les plus courts (50 minutes) sont programmés la première semaine, et les documentaires plus longs (autour d’1h20) la semaine d’après. C’était aussi une manière pour nous d’ancrer le festival dans le réel.

Gare aux Docs, festival du film documentaire engagé. Du 16 au 27 août 2022. Gratuit sur inscription. La REcyclerie, 83 boulevard Ornano 75018 Paris. Programmation complète du festival ici.

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