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861 452 dollars pour l'Oscar d'Orson Welles vendu aux enchères

L'Oscar que le grand cinéaste américain Orson Welles (1915-1985) a reçu il y a presque 70 ans pour le scénario de son chef-d'oeuvre "Citizen Kane" a été vendu aux enchères pour la coquette somme de 861.452 dollars, mardi soir à Los Angeles.
Article rédigé par franceinfo - Annie Yanbékian (avec AFP)
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Temps de lecture : 3min
Orson Welles (en blanc) et Joseph Cotten (à sa gauche) dans "Citizen Kane" (1941)
 (AFP / Photo12.com Collecion cinéma)

Parmi les acheteurs en lice pour la précieuse statuette, figurait le prestidigitateur David Copperfield. Mais les espoirs du magicien se sont volatilisés au profit d'un acheteur anonyme.

Il est très rare de voir un Oscar approcher le million de dollars lors d'une vente aux enchères. Cette cession constitue "le témoignage de la popularité d'Orson Welles et de son chef d'oeuvre 'Citizen Kane'", a souligné la maison Nate D. Sanders, en charge de trouver un amateur pour la statuette, dans un communiqué publié mardi soir. Déjà proposé à la vente il y a quatre ans à New York, l'Oscar n'avait pas trouvé preneur.

Orson Welles avait perdu son Oscar...
La statuette a connu un sort mouvementé. Orson Welles avait cru l'avoir perdue... Puis, elle est réapparue après sa mort, suite à une crise cardiaque, en 1985. La fille du cinéaste, Beatrice, l'a récupérée après un procès en 1994, après que le cinéaste Gary Graver, qui a longtemps travaillé avec Orson Welles, l'a vendue à une holding... En 2002, Beatrice a obtenu de la justice le droit de vendre la statuette, une possibilité à laquelle s'opposait l'Académie américaine des arts cinématographiques, qui organise la cérémonie. Durant le procès, l'Oscar avait été évalué à un million de dollars.

Le nouvel acquéreur de la statuette, qui venait pour cette vente d'une collection privée, devait avoir accès à la liste successive de ses propriétaires. Nul doute qu'elle ne devrait pas manquer d'intérêt.

Orson Welles et Rita Hayworth dans "La Dame de Shangaï"
 (Frank Cronenweth/Kobal/AFP)

Un génie du cinéma du XXe siècle
Orson Welles, réalisateur, scénariste, acteur, producteur, homme de théâtre, de radio et de télévision, est l'une des personnalités les plus importantes du cinéma américain, et mondial, du XXe siècle. La première fois qu’il se fait remarquer de manière fracassante, c’est en octobre 1938. A 23 ans, il officie sur la radio CBS et parvient à convaincre près d’un million d’auditeurs que des Martiens envahissent le pays… Son génie et son esprit novateur ne seront pas toujours reconnus à leur juste valeur auprès du grand public outre Atlantique. Ainsi, son premier long métrage "Citizen Kane" (où il partage l’affiche avec l’acteur Joseph Cotten), inspiré par la vie du patron de presse William Randolph Hearst, salué par la critique en 1941, aboutira à un échec commercial.

Parmi ses autres films les plus connus en tant que réalisateur, figurent "La splendeur des Amberson" (1942), à nouveau avec Joseph Cotten ou "La soif du mal" (1958), avec Charlton Heston. Fasciné par Shakespeare, Orson Welles lui consacre de nombreuses adaptations cinématographiques dont un "Othello" en 1952. A la ville, Welles a par ailleurs été le mari de la star Rita Hayworth (1918-1987), qu'il a dirigée en 1947 dans le film "La Dame de Shangaï", réalisé en pleine rupture, et marqué par une célèbre scène de miroirs brisés, truffée d'effets visuels. Comme simple acteur, Orson Welles s’est illustré en 1948 dans "Le Troisième homme" du Britannique Carol Reed, et où il a retrouvé son complice et ami Joseph Cotten. Ce chef-d’œuvre du film noir a reçu le Grand Prix de la critique en 1949 au Festival de Cannes. Admiré en France, Orson Welles y a tourné dans "Paris brûle-t-il ?" de René Clément, "Si Versailles m'était conté" et "Napoléon" de Sacha Guitry.

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