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Cent ans après la mort du créateur de l'espéranto, "plus d'un million de Chinois l'apprennent à l'université"

Deux millions de personnes à travers le monde parlent l'espéranto, selon Laure Patas d'Illiers, membre de l'association espéranto France. On célèbre vendredi le centenaire de la mort de l'inventeur de cette langue universelle. 

Article rédigé par franceinfo
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Le buste de Ludwik Zamenhof, créateur de l'espéranto, le 7 avril 2017 à Herzberg, en Allemagne.  (dpa Picture-Alliance/AFP)

L'espéranto a fêté vendredi 14 avril le centenaire de la mort de son inventeur, Ludwig Zamenhof, un médecin polonais. Aujourd'hui, "quelques milliers" de personnes parlent la langue universelle en France, et "deux millions" dans le monde, a expliqué Laure Patas-d'Illiers, membre de l'association espéranto France, sur franceinfo.

Pour elle, ce faible nombre s'explique par le fait qu'aucun État n'en n'a fait sa langue officielle. Mais sa "grammaire régulière" le rend très facile à apprendre pour les Asiatiques. "C'est souvent pour eux une première étape pour apprendre ensuite une langue européenne.", a-t-elle indiqué.

franceinfo : Y a-t-il suffisamment de locuteurs en France pour faire de l'espéranto une langue apprise à l'école ?

Laure Patas d'Illiers : Oui, il y a suffisamment de monde en France. L'espéranto est déjà une langue proposée au bac en Hongrie, depuis assez longtemps, et des milliers de Hongrois l'on apprise, parce que c'est une langue très facile pour obtenir des points au bac. Si les lycéens français le savaient, ils seraient intéressés, et on a largement assez de membres dans les associations pour trouver assez de professeurs pour l'enseigner.

Combien de personnes parlent l'espéranto en France ?

Quelques milliers, et environ deux millions dans le monde. C'est très dur d'évaluer combien de personnes parlent une langue. Certains qui ont appris le russe ou l'allemand l'ont oublié. 

L'espéranto est bien plus répandu que l'islandais ou le breton !

Laura Patas d'Iliers, membre de l'association espéranto France

à franceinfo

Quelle est l'utilité de l'espéranto ?

C'est une langue facile à apprendre et à utiliser, pour que deux personnes qui n'ont pas la même langue maternelle puissent communiquer sans trop d'efforts et à égalité. Elle est utilisée sur tous les continents et elle a été créée pour cela. Son inventeur voulait permettre aux ouvriers d'apprendre facilement une langue pour dialoguer avec des étrangers. Il a fait une langue très simple, très pratique.

L'espéranto fonctionne-t-il avec les peuples qui n'ont pas le même alphabet que nous ?

Il y a plus d'un million de Chinois qui apprennent l'espéranto à l'université. C'est une langue bien plus facile que le français ou l'anglais pour les Asiatiques car la grammaire est très régulière, il n'y a aucune exception, et la construction des mots est la même que dans les langues asiatiques : on les compose à partir de syllabes de base. C'est la même logique que dans leurs langues. C'est souvent pour eux une première étape pour apprendre ensuite une langue européenne.

L'espéranto pourrait-il devenir la langue commune de l'Europe ?

Oui, ce serait même très intéressant économiquement. Un rapport du ministère de l'Éducation nationale démontre que c'était une solution rationnelle, qui constituerait un sentiment d'appartenance européen. Une phrase très connue dit : "Nous avons créé l'Europe, il nous reste à créer les Européens. On a besoin de communiquer pour créer une opinion publique européenne, il nous manque un outil et l'espéranto pourrait être cet outil."

L'espéranto, inventé au XIXe siècle, n'est-il pas passé de mode ?

On en parle assez peu parce qu'aucun État ne pousse cette langue de toute sa puissance. Mais il se répand sur les réseaux sociaux et Internet, sur des applications d'apprentissage de langues. Cela se fait à bas bruit, par le bouche à oreille. Pour l'apprendre, il y a notre site espéranto-france.org, il y a des cours en ligne ou en présentiel, nous avons des radios espéranto comme muzaiko.

"Communiquer sans trop d'efforts et à égalité" : l'objectif de l'espéranto selon Laure Patas-D'Illiers, membre de l'association espéranto France à franceinfo.

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