Cannes : "Le cinéma est souvent le reflet d’une certaine réalité sociale" (Catherine Deneuve)
Dans La tête haute , qui raconte le parcours d'un jeune délinquant, Catherine Deneuve joue le rôle d'une juge des enfants, un rôle qu'elle a préparé en se rendant plusieurs fois dans les tribunaux, et qui l'a particulièrement touché.
"Sans être dans la caricature, je n’imaginais pas que les étaient aussi attentifs. Je suis allée au tribunal et j’ai vu ces juges et ces conseillers, c’est étonnant le temps et la connaissance du parcours de ces enfants, " raconte Catherine Deneuve. "Quand on voit tous ces gens, on se dit que la société a failli quelque part ", ajoute-t-elle.
Emmanuelle Bercot conduit son histoire un peu à la manière d’un feuilleton, avec un rendez-vous récurent dans le bureau du juge. "C’est la personne référente. La seule qui peut suivre l’enfant et lui dire des choses très précises, parfois dures. C’est très attachant de voir ce petit bonhomme qui va devenir ce jeune délinquant. "
La tête haute a particulièrement touché Catherine Deneuve, ce qui n’est pas le cas de tous les films. "Il y a des films où on investit les personnages davantage parce qu’on est dans un rapport plus affectif. "
Un rôle à jouer
C’est la tête haute qui ouvre le Festival de Cannes. Un choix auquel Catherine Deneuve adhère totalement. "Je trouvais ça bien d’avoir choisi un film qui raconte le destin d’un enfant, qui devient ce jeune homme en difficulté. Après la dure année que nous avons eu, c’est une façon de dire que les choses ont changé, qu’il faut que notre regard change. Il faut essayer d’aider ces jeunes, " explique Catherine Deneuve.
Ce n’est pas forcément un film qui va changer les choses, mais "je pense que le cinéma est souvent le reflet d’une certaine réalité sociale d’un pays. Un film ne peut pas changer les choses mais peut faire du bien. "
Le Festival
Catherine Deneuve a participé à de nombreuses éditions du Festival de Cannes, pourtant elle en a un sentiment très mitigé. "C'est un plaisir et une souffrance. C'est très mélangé. C'est toujours un peu de tension. C'est un festival qui est tellement médiatisé qu'on ne peut pas se dire que l'on ne pense qu'au cinéma. Il y a l'image que l'on donne, mais en même temps c'est un moyen de donner plus de lumière à un film. "
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