Cannes 2015 : Louis Garrel, le cinéma sous toutes ses formes
Cette année, on entend beaucoup parler de Louis Garrel à Cannes. Narrateur dans L'Ombre des Femmes de son père Philippe Garrel, acteur dans Mon Roi de Maïwenn en sélection officielle, et donc acteur-réalisateur de son premier long-métrage, Les Deux Amis . Dans ce film, deux amis fusionnels se disputent tout en tendresse et en non-dits la même jeune femme. Et pour jouer à ses côtés, Louis Garrel a choisi deux "vrais" amis, Vincent Macaigne et Golshifteh Farahani : "J'ai besoin de connaître les gens dans la vie pour essayer de leur demander de venir sur le plateau avec tout ce qu'ils sont ".
Première expérience de mise en scène, après quelques courts-métrages, pour un homme ayant commencé à tourner dès l'âge de quatre ans. "C'est une chose naturelle, moi je viens du théâtre et quand on fait le conservatoire et qu'on travaille des scènes, on demande toujours à un camarade d'être le troisième oeil. J'aime bien ", dit-il. Louis Garrel, beau gosse ombrageux et souvent dépeint comme représentant d'un cinéma élitiste, intellectuel. La rencontre de sa carrière, c'est peut-être celle avec Christophe Honoré, avec qui il a écrit ce premier film. Christophe Honoré qui l'a fait tourner plusieurs fois, notamment dans Les Chansons d'Amour où il chante lui-même.
La marque du père
L'autre rencontre, la plus inspirante, a été contrainte si l'on peut dire. C'est son père, Philippe Garrel, lui qui l'a fait tourner dans tous ses films, dès l'enfance, et dont il admire profondément l'oeuvre. Ce père qui refuse le compromis et l'ère du temps, lui a notamment offert un rôle dans Les Amants réguliers : "Travailler avec lui, cela a été comme voir un peintre dans son atelier, donc j'ai pu voir l'élaboration d'un film depuis que je suis enfant [...] C'était comme faire des stages ".
Avec Les Deux Amis , Louis Garrel prouve que la leçon est apprise, et comprise, entre romantisme et poésie sociale autour de personnages perdus mais attachants. Cela fait longtemps, à seulement 31 ans, que l'acteur s'est fait un prénom. Derrière la caméra, l'homme a eu la sagesse de ne pas copier son père, tout en affichant une filiation évidente. Ce Festival de Cannes est pour lui un vrai tournant.
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