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Une bande dessinée et plusieurs événements cet automne : le grand retour de Goldorak

C'est un personnage culte, apparu dans un manga au Japon, et qui a accédé à la célébrité internationale en dessin animé. Goldorak revient, grâce à cinq artistes français qui ont décidé de poursuivre l'aventure le temps d'une bande dessinée.

Article rédigé par Laetitia de Germon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Une image issue de la bande dessinée Goldorak (XAVIER DORISON, DENIS BAJRAM, BRICE COSSU, ALEXIS SENTENAC, YOANN GUILLO / KANA)

Il y a 45 ans, l'auteur de manga Go Nagaï créait Goldorak (UFO Robo Grendizer en version originale). Trois ans plus tard, en 1978, le robot géant et son pilote Actarus débarquait en France sous forme de dessin animé sur Antenne 2. La série, diffusée jusqu'en 1988, a connu plus de succès en France qu'au Japon, à tel point que l'on parle chez nous de "génération Goldorak".

Le scénariste Xavier Dorison (Undertaker) fait partie de cette génération. Réaliser une suite de Goldorak, il y pensait depuis longtemps. Pour ce projet il s'est entouré des dessinateurs Denis Bajram, Brice Cossu, Alexis Sentenac et du coloriste Yoann Guillo. Tous sont de grands fans de Goldorak. "J'ai immédiatement eu envie de faire ce projet. La proposition de Xavier était un rêve d'enfant. Mes premières bandes dessinées c'était des histoires de 20 pages de Goldorak. C'est un sujet qui me touche profondément", explique Denis Bajram, qui possède une grande collection de jouets et de BD autour de Goldorak.

Tous ont le même objectif, rester fidèle à la série d'origine : "On a tous eu la même vision de la magie. On voulait retrouver la magie, donner le même plaisir, l'émerveillement de gamin qu'on a eu entre 1978 et 1985-86, pour les plus jeunes de l'équipe", raconte Xavier Dorison.

Le début de l'aventure

Pour convaincre Go Nagaï de les laisser réaliser cette suite, ils fournissent deux planches d'essai pour montrer exactement ce qu'ils veulent faire. "On avait tous les mêmes émotions et on s'est vraiment focalisés là-dessus", explique Alexis Sentenac. Ils vont même jusqu'à joindre des photos de leurs figurines et jouets Goldorak "pour montrer que ce sont des grands garçons de 40 et 50 ans qui rendent un énorme hommage à leur passion d'enfance et ça Go Nagaï l'a compris tout de suite", raconte Denis Bajram. 15 jours plus tard, Go Nagaï donne son accord. "On a eu une chance extraordinaire de se voir confier cette sorte de rêve endormi", ajoute Xavier Dorison.

Une planche de la BD Goldorak (XAVIER DORISON, DENIS BAJRAM, BRICE COSSU, ALEXIS SENTENAC, YOANN GUILLO / KANA)

Tous été nourris à toutes les cultures BD du monde. "On a lu dans notre enfance ou vu des productions japonaises, américaines, franco-belges. Donc dès le départ on s'est dit qu'il fallait qu'on fasse quelque chose d'hybride", déclare Denis Bajram. Tous vous donc apporter leurs points forts et leur vision dans cette histoire. "Pour des questions de pur plaisir on s'est retrouvés tous à faire un peu de tout, moi un peu de robot, Alexis et Denis des personnages et on a fini par mixer totalement nos trois styles. 

"Il y a eu beaucoup de versions et de retouches et il s'avère qu'on est incapables de dire qui a fait quoi, tellement on a mélangé."

Brice Cossu, dessinateur

à franceinfo

La mise en couleur a été compliquée pour Yoann Guillo qui "ne travaille habituellement pas beaucoup avec des couleurs réalistes." Les choix se sont "fait page par page, ils sont assez techniques, assez subtils" pour coller parfaitement à l'histoire et à l'ambiance qui s'en dégage. "Il nous a fallu pas loin de 15 pages pour trouver" la coloration idéale pour "avoir le degré de réalisme, de gravité, le côté sombre que l'on voulait donner."

Une suite respectueuse de l'originale

Cet album se passe dix ans après la fin de la série. "Vega a perdu, la base de la Lune Noire est détruite, et a priori Goldorak n'est plus là, Actarus est reparti et tout devrait aller pour le mieux dans le meilleur des mondes. Sauf qu'un Golgoth issu de la division Ruine revient sur Terre et la menace. Pour la sauver, il va falloir retrouver la célèbre patrouille des Aigles et absolument faire revenir Goldorak et Actarus. Mais où sont-ils ? Nous le découvrirons dans la suite de l'album", raconte Xavier Dorison.

Au-delà de l'importance de protéger la Terre et son environnement fragile, il y a un message sur l'entraide nécessaire pour repousser les menaces. Xavier Dorison a aussi prolongé l'idée que certains méchants ne le sont pas de manière volontaire, que d'autres en sont malheureux. 

"On n'est pas totalement du côté du mal ou du bien, y compris nos héros. On va questionner l'ambivalence de la morale."

Xavier Dorison, scénariste

à franceinfo

"Ce que Goldorak a montré dans les premiers épisodes de la série c'est que pour que le bien triomphe, il fallait qu'il y ait de plus gros poings et un plus gros astérohache. Quand on est enfant c'est fascinant, il y a un vrai plaisir qui passe par là. Quand on est adulte, on réalise que la violence ne permet pas une vraie résolution des problèmes." La violence ne sera donc pas la solution définitive, il faudra trouver autre chose. "C'est en cela qu'on a fait avancer la thématique qui se cache derrière Goldorak. Son but est de sauver la planète bleue", mais pas uniquement grâce à la violence.

Une BD, une exposition, une soirée, des timbres...

Outre la sortie de cette BD le 15 octobre, plusieurs événements autour de Goldorak se tiennent en ce moment :

À la Maison de la culture et du Japon, à Paris, se tient jusqu'au 30 octobre l'exposition "Goldorak-XperienZ". Quatre univers ont été recréés : le ranch du Bouleau blanc, la planète Euphor, le camp de la Lune Noire et le laboratoire de recherche. On peut également découvrir des croquis, des celluloïds, des jouets et des disques emblématiques des années 70-80.

Le Grand Rex, à Paris, propose une soirée exceptionnelle le 28 octobre avec un concert des musiques et des génériques du dessin animé avec les interprètes originaux, karaoké, projection d’épisodes et cosplay autour de Goldorak.

Des timbres à l'effigie de Goldorak ont été émis par la Poste. Ces deux timbres sont vendus 1,50 euro chacun.

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