Olympe de Gouges, la Révolution d'une femme en BD
Une femme dans la révolution
Olympe de Gouges est née à Montauban, elle s'appelait alors Marie Gouze. Issue de la petite bourgeoisie locale, elle épousa un artisan, sans conviction. La jeune femme rêvait d'autre chose, et son veuvage, trois ans plus tard, lui permit d'atteindre son but. Elle partit pour la capitale, pour vivre libre, entourée d'érudits. C'est là qu'elle se révèla pleinement comme femme épanouie, comme écrivaine, comme polémiste. Ses chevaux de bataille devinrent la lutte contre l'esclavage et le droit des femmes, au grand dam, notamment, d'une Comédie Française plus que conservatrice. La Révolution survint. Olympe de Gouges s'y impliqua, rédigea la première déclaration des droits de la femme. Elle pris position pour un royalisme mesuré, puis pour la République. C'est lorsque ses idées se rapprochèrent des Jacobins, et qu'elle critiqua Marat et Robespierre pour leur violence, que son sort fut scellé.
Riche
Ce roman graphique est dense, mais pourrait-il en être autrement pour conter le destin d'une femme qui compta à l'aube de la Révolution Française ? Le récit est très documenté, et s'avère donc passionnant, car on découvre petit à petit qui fut vraiment Olympe de Gouges : à la fois passionnée par les lettres, farouche défenseuse de ses idées, mais aussi femme libertine, entretenue. Le dessin, le rythme transmettent bien l'époque. Et c'est une façon intéressante de voir arriver la Révolution, d'un point de vue différent de celui des manuels d'histoire, par le prisme de la vie d'une femme. C'est plutôt rare, et cela permet d'assister aussi aux questions de maternité, de dépendance financière, d'égalité, de couple...
Le préambule de la déclaration des droits de la femme
"Les mères, les filles, les soeurs, représentantes de la nation, demandent d'être constituées en Assemblée nationale.
Considérant que l'ignorance, l'oubli ou le mépris des droits de la femme, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des gouvernements, ont résolu d'exposer dans une déclaration solennelle, les droits naturels inaliénables et sacrés de la femme, afin que cette déclaration, constamment présente à tous les membres du corps social, leur rappelle sans cesse leurs droits et leurs devoirs, afin que les actes du pouvoir des femmes, et ceux du pouvoir des hommes, pouvant être à chaque instant comparés avec le but de toute institution politique, en soient plus respectés, afin que les réclamations des citoyennes, fondées désormais sur des principes simples et incontestables, tournent toujours au maintien de la Constitution, des bonnes murs, et au bonheur de tous.
En conséquence, le sexe supérieur, en beauté comme en courage, dans les souffrances maternelles, reconnaît et déclare, en présence et sous les auspices de l'Etre suprême, les Droits suivants de la Femme et de la Citoyenne."
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