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Japan Expo Sud : le cosplay, cet art très populaire mêlant costumes et incarnations de personnages, rayonne à Marseille

Le soleil levant investit la cité phocéenne tous les ans avec la Japan Expo Sud. Un lien syncrétique entre culture nipponne et française incarné par une discipline en pleine ascension ces dernières années, le cosplay. Franceinfo a rencontré la Montpelliéraine Hazariel, championne du monde en titre de la discipline.
Article rédigé par Diego Caparros
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Des cosplay mis en vente dans les allées de la Japan Expo Sud 2023. (Diego Caparros)

Le cosplay - du mélange des termes costume et playing - est l’art de prendre l’apparence et l'attitude, d'un personnage de la pop culture en respectant ses cheveux, sa tenue, ses accessoires ou son maquillage. Né aux États-Unis avec les fans de Star Trek et de Star Wars, la pratique a rapidement gagné le Japon et l’Europe, devenant un incontournable des conventions ou salons dédiés à la culture populaire nippone.

En effet, la convention constitue l’agora privilégiée du cosplayeur. Là-bas, amateurs, professionnels et artisans du cosplay arborent leurs fascinants attirails, échangent, réseautent, rafistolent et concourent, espérant décrocher le titre d'une des meilleures réalisations.

C’est à la Japan Expo Sud, établie à Marseille au parc Chanot, qu’une importante partie de la communauté de cosplay française s’est réunie du 24 au 26 février 2023.

La Japan Expo Sud est un salon dédié au Japon qui met l'accent sur la participation du public aux activités. Initiations, concerts, conférences sont au programme chaque année au mois de février. (Diego Caparros)

Romane, cosplayeuse amatrice, a traversé la France pour en être. Les cosplayeurs et cosplayeuses les plus passionnés se déplacent inlassablement, à l’aune des conventions ou salons organisés dans tout le pays. Comme Romane l’explique, sa passion se vit d’abord et avant tout en groupe : "Le plaisir vient aussi du fait de pouvoir échanger et partager avec d’autres cosplayeurs, donc d’être présents et rassemblés en un même lieu, c’est le plus important."

Le masque et le costume

À la 14e édition de ce riche salon marseillais consacré au Japon, entre stands d'initiation aux arts martiaux japonais et boutiques éphémères de dessins et de figurines, les cosplayeurs déambulent et ne se ressemblent pas. Parmi les 50 000 personnes attendues pour l'événement, certaines ont des déguisements embryonnaires. D’autres les ont faits  main de A à Z. Ce qui nécessite parfois "des centaines d’heures de travail incompressibles, voire même des années de couture et d’assemblage", comme le souligne Sikay, cosplayeuse professionnelle qui réussit en partie à vivre de cette passion chronophage. Aujourd’hui, plusieurs fois récompensée, cette dernière dédicace et vend des photographies de ses réalisations en convention, stade ultime du cosplayeur accompli.

"Certains costumes nécessitent des centaines d’heures de travail incompressibles, voire même des années de couture et d’assemblage sur notre temps libre."

Sikay

Cosplayeuse professionnelle

Les cosplayeurs amateurs façonnent minutieusement leur imaginaire, qu’ils souhaitent le plus détaillé et rutilant possible. Pour les aider, la Japan Expo Sud accueille son lot d’artisans et de services. Une association du Var, la Freedom's Cosplay Show, propose de la "stylisation de wig (autre terme pour perruque) et de la réparation de costumes et d'armes", le tout directement sur place. "Ce qui est intéressant ici, c’est qu’on peut autant avoir du travail de patience sur plusieurs heures, que des retouches rapides à faire", ajoute un membre de cette association pour "cosplays blessés".

Sur le stand de Freedom's Cosplay Show, les perruques sont parfois réajustées directement sur les cosplayeurs. (Diego Caparros)

Une championne du monde française

La championne du monde de cosplay en titre, la Française Hazariel, était présente à la Japan Expo Sud comme sélectionneuse au sein du plus grand concours international du genre, les WCS, qui se déroulaient samedi 25 février. Couronnée en 2022 au Japon, elle explique que le cosplay "peut être vécu de plein de façons différentes par les fans". Elle se passionne pour les costumes sophistiqués et les méthodes de fabrication. Mais Hazariel estime que "le cosplay, ça peut être aussi simplement l’envie de se rapprocher d’un personnage et d’acheter un déguisement sur internet."

Hazariel posant avec un des nombreux costumes qu'elle réalise entièrement. (Stéphane M)

Fascinée par les comédies musicales depuis l’enfance, la reconnaissance du milieu est pour elle une consécration : "Cela reste très confidentiel et il y a même des gens qui font du cosplay qui ne savent pas qu’il y a des concours internationaux".

Selon Hazariel, les réseaux sociaux ont fortement contribué à démocratiser le cosplay. "Avec eux, la pratique a plus de visibilité et les gens ont des ressources à portée de main pour démarrer", avance la Montpelliéraine. Elle anime par ailleurs une chaîne Youtube consacrée à des tutoriels de fabrication de costumes. Une chance notamment pour la communauté française de cosplay, qui, selon Hazariel, s’autorise à s’émanciper davantage des personnages dont ils s'inspirent pour créer, là où la communauté japonaise, elle, accorde plus d'importance "au respect et à la fidélité pure et dure de l'œuvre."

Japan Expo Sud, jusqu'au 26 février, tous les ans, au parc Chanot de Marseille.

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