Cinéma : Japan Expo fête les 70 ans de Godzilla

C’est l’une des plus anciennes franchises du cinéma depuis 1954. Godzilla fête ses 70 ans et a su évoluer avec son temps. Japan Expo consacre une grande exposition à ce monstre qui effraie tout autant qu’il fascine et qui est devenu une icône de la pop culture.
Article rédigé par Laetitia de Germon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Exposition de 300 m² sur Godzilla à Japan Expo (© Laetitia de Germon / franceinfo)

Dans cette exposition de 300m² vous pourrez retracer toute l’histoire de Godzilla, de son premier film à ses récents succès, comme Godzilla Minus One ou encore Shin Godzilla. On compte 39 films Godzilla. La filmographie a été divisée en plusieurs "ères" : Shōwa (1954-1975), Heisei (1984-1995), Millennium (1999-2004) et Reiwa (2016-2019). Les réalisateurs sont japonais, mais également américains.

La naissance du Godzilla et du kaijù-eiga

Tout commence en 1952, lorsque les projections évènements des films King Kong (de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack) et Le monstre des temps perdus (d'Eugène Lourié) encouragent Tanaka à proposer son film de monstres au public.

Dans les premières esquisses, on voit une créature simiesque, une autre la dépeint comme une pieuvre géante, mais Tanaka se remémore le film d'Eugène Lourié et opte pour un dinosaure. L'animal baptisé Gojira (contraction de kujira, "baleine" en japonais, et du mot "Gorilla") sera renommé Godzilla à l'international, ce qui se rapproche phonétiquement de la prononciation en japonais de la créature.

Godzilla en 1954 (© Laetitia de Germon / franceinfo)

Le film réalisé par Ishiro Honda sort le 3 novembre 1954 et remporte un succès considérable. Cela va engendrer un engouement pour les effets spéciaux et les monstres géants dans le cinéma japonais. C’est la naissance du kaijù-eiga (films de monstres), un genre cinématographique à part entière. Les deux premiers longs métrages sont en noir et blanc (Godzilla, Le Retour de Godzilla), le passage à la couleur se fera ensuite. Dans les années 1970, un nouveau terme apparaît pour désigner les productions se concentrant sur l’effet spectaculaire de ces techniques d’effets spéciaux pratiques (animation en volume, maquettes, costumes, vraies explosions, …) : le "Tokusatsu".

Un divertissement avec un côté sociétal

Au fur et à mesure du temps, les différents Godzilla abordent de nombreuses problématiques. Le premier Godzilla de 1954 fait suite à la guerre et au nucléaire qui ont touché le Japon.

Le vrai départ de la saga Godzilla se fait en 1962 avec la sortie de King Kong contre Godzilla. Il devient ensuite une sorte de superhéros qui défend le Japon contre d’autres créatures, comme dans Invasion planète X. À la fin des années 70, il va se battre contre la pollution, dans les années 80, il redevient maléfique et incarne à nouveau la bombe nucléaire.

"On retrouve aussi parfois un côté sociétal dans la saga, avec des films qui accréditent un Japon en plein essor industriel (Godzilla's Revenge) et d'autres qui brossent la vie des habitants de l'archipel avec beaucoup de justesse et de pudeur", peut-on lire dans l’exposition.

Dans Shin Godzilla, il incarne le Japon post Fukushima et Minus One, réinvente le mythe. Ces deux opus remportent un énorme succès autant national qu'international. Godzilla n'est plus seulement le symbole de tout un pays, c’est aussi celui de la pop culture mondiale.

Godzilla et l’invention de la suit-mation

Le début des effets spéciaux et de la suit-mation dans Godzilla (© Laetitia de Germon / franceinfo)

Lorsque Eiji Tsuburaya commence les trucages du film Godzilla en 1954, il manque cruellement de temps. Il va donc inventer sa propre technique, la suit-mation (ou suitmation), soit un homme dans un costume qui piétine des miniatures de mégapoles particulièrement élaborées. Ce procédé révolutionnaire a été utilisé jusqu'à très récemment encore dans les derniers opus de la saga du Roi des Monstres.

Le premier homme à endosser l'inconfortable costume sera Haruo Nakajima pour les 12 premiers films de la saga. D'autres acteurs prendront la relève pendant toute l'ère Showa (1954-1975). Pour tous les films du début de l'ère Heisei, de 1984 jusqu'en 1995, le Roi des Monstres est incarné par Kenpachiro Satsuma. Tsutomu Kitagawa sera le dernier acteur à l'interpréter pour Godzilla : Final Wars, avant l’arrivée du numérique.

Jeux vidéo, figurines, bandes dessinées, affiches, jouets... on retrouve Godzilla sous de nombreuses formes (© Laetitia de Germon / franceinfo)

Icône de la pop culture

À travers les époques, Godzilla est devenu une icône mondiale, représenté sur des centaines de goodies, à travers des figurines et des affiches, dont une partie est présentée dans l'exposition. Celle-ci se termine sur un immense photocall !

Photocall Godzilla à Japan Expo (© Laetitia de Germon / franceinfo)

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