"Léo Ferré, ni Dieu, ni maître", une bande dessinée de Pascal Boniface et Lukino rend hommage au chanteur anarchiste pour les 30 ans de sa disparition

Léo Ferré s'est éteint le 14 juillet 1993 à l'âge de 76 ans. Mais pour certains de ses admirateurs, le poète chanteur anarchiste n'est pas mort. Le politologue Pascal Boniface et l'illustrateur montpelliérain Lukino rendent hommage à ses combats en lui consacrant une très belle bande dessinée intitulée Léo Ferré, ni Dieu, ni maître, publiée aux éditions Dunod.

Neuf mois avec Léo

Pascal Boniface est un admirateur de Léo Ferré. En 2016, il avait déjà publié Léo Ferré, toujours vivant. Pour célébrer le trentenaire de la mort du poète anar, le géopolitologue français, fondateur et directeur de l'Institut de relations internationales et stratégiques, a choisi une autre voie. Il s'est associé avec Lukino, un dessinateur de bande dessinée installé à Montpellier.

Durant neuf mois, Lukino n'a pas quitté sa table de dessin pour faire ressurgir le passé de Léo Ferré. Une gestation lente et précise accompagnée d'une playlist composée des plus grands trésors de la chanson française. Avec le temps, C'est extra ou encore La mémoire et la mer, il s'est approché de ce passeur de mots, pour que le lecteur entre dans la tête du poète. "Quand on travaille sur un personnage comme ça qui vieillit pendant tout l'album, on a une multitude de Léo Ferré à dessiner, il faut se créer son héros de BD que l'on établit avec des trouvailles graphiques et arriver à choper quelques détails", explique Lukino.

Artiste engagé aux multiples facettes

L'histoire de cette biographie dessinée embarque le lecteur dès la plus tendre enfance de Léo Ferré jusqu'à ses plus grandes prestations artistiques. Comme son concert mémorable en Mai 1968 sur la scène de La Mutualité à Paris où il chante pour la première fois, Les Anarchistes.

On y découvre aussi comment il est devenu, avec ses compagnons de révolte, le représentant des poètes maudits. Puis, à plus de 50 ans, brisant tous les tabous, il devient l’idole d’une jeunesse insoumise et assoiffée de liberté. Enfin, après avoir été la figure de la protest song, où tous ses spectacles se transformaient en meetings, Ferré est considéré comme le précurseur du slam et du rap.

Pour raconter cette vie d'engagement et de musique, Lukino a fait le choix de la bichromie, en rouge et noir.

En phase avec le titre, le dessin de couverture donne tout de suite le ton et affiche le Ferré impertinent et contestataire.

Léo Ferré, ni Dieu, ni maître, aux éditions Dunod. 128 pages. 21,90€