Le roman graphique "Le Parfum d'Irak" du journaliste Feurat Alani décroche le Prix Albert Londres du Livre
Ce roman graphique très original, fruit d'un millier de tweets, a obtenu le Prix Albert Londres 2019 en catégorie Livre. L'ouvrage a aussi été adapté en websérie d'animation, à découvrir ci-dessous.
C'est un roman graphique hors normes qui a obtenu cette année le Prix du Livre Albert Londres, remis mardi 29 octobre au Centre Pompidou à Paris. Le Parfum d'Irak (une co-édition Nova et Arte), signé du journaliste Feurat Alani, 39 ans, est décrit comme "un ovni littéraire" par le jury du prestigieux prix du journalisme francophone.
Cet ouvrage réunit en effet un millier de tweets postés à l'été 2016 sur le réseau social par ce grand reporter français. Dans ses posts, qui étaient encore limités à 140 signes à l'époque, Feurat Alani racontait ses différents voyages depuis l'enfance effectués en Irak, d'où sont originaires ses parents, jusqu'à ses reportages dans ce "deuxième pays" durant la guerre.
Un roman graphique adapté en web série
Ce roman graphique remarquable a ensuite été adapté en websérie d'animation sur Arte, où les 20 épisodes sont consultables intégralement et gratuitement (L'intégrale consultable sous ce lien est longue de 47 minutes). Dans le premier épisode, à découvrir ci-dessous, nous sommes en 1989, "la guerre en Irak vient de se terminer" et le jeune Feurat Alani, âgé de 9 ans, va "enfin pouvoir découvrir" le pays de ses parents. Il s'y rend pour deux mois avec sa mère et sa soeur, mais sans son père "car plus jeune il était opposant politique".
Le jeune Feurat est frappé, dit-il, par la modernité du pays. Il y découvre aussi la glace à l'abricot, "le parfum de Bagdad", qui deviendra deux ans plus tard, en raison d'une pénurie de sucre, "un produit de contrebande que l'on mangera comme on prend de la drogue, en cachette". Bientôt, Feurat va aussi "déguster" la dictature...
Le jury récompense l'audace et "le pas de côté"
Cet ouvrage a été distingué par le Prix du Livre Albert Londres, qui est le plus récemment créé : il s'agit de sa troisième édition.
"Cela montre que le prix est ouvert à toutes sortes d'écritures, à première vue on aurait pu se dire que ce n'était vraiment pas l'écriture Albert Londres, mais on rentre dedans, on oublie que ce sont des tweets, c'est une autre façon de raconter, une forme d'écriture sensible, poétique et condensée", s'est félicitée auprès de l'AFP la journaliste Annick Cojean, présidente du jury du Prix Albert Londres.
"On aime remarquer les écritures audacieuses. Chaque année, on est attristé par les tentatives de formatage imposées par les chaînes de télévision et parois par les journaux, ceux qu'on remarque c'est ceux qui font un pas de côté", a-t-elle ajouté.
Papa, j'ai eu le prix Albert Londres. Je pense à toi. pic.twitter.com/SIexJJTWHQ
— Feurat Alani فرات العاني (@Feurat) October 30, 2019
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