Le festival de BD d'Angoulême annule l'exposition de Bastien Vivès, accusé de promouvoir la pédopornographie, après des "menaces" contre l'auteur
La polémique enflait depuis plusieurs jours. Le festival d'Angoulême annonce annuler l'exposition de Bastien Vivès, mercredi 14 décembre, après des "menaces" reçues par l'auteur. Le dessinateur vedette est accusé de promouvoir l'inceste et la pédocriminalité. En cause : plusieurs ouvrages qui mettent en scène des mineurs face au sexe, ainsi que des déclarations de l'auteur sur ce sujet.
"Des menaces physiques ont été proférées vis-à-vis de Bastien Vivès. Il n'est dès lors pas possible pour l'événement d'envisager que sa programmation puisse faire peser de tels risques sur un auteur et, potentiellement, dans quelques semaines, sur ses festivaliers", écrit la direction du Festival dans un communiqué. L'exposition "Dans les yeux de Bastien Vivès" devait ouvrir fin janvier dans la cité charentaise à l'occasion de cet événement, le plus important en France pour le monde de la BD.
Des "intimidations" contre l'équipe, selon le festival
Alors qu'une pétition en ligne avait été lancée contre l'exposition ces derniers jours (plus de 100 000 signataires), le festival avait dans un premier temps estimé qu'il n'était pas question de modifier sa programmation. Mais "des faits nouveaux ont radicalement changé la nature de cette situation et imposent dorénavant au Festival la nécessité d'annuler cette exposition", écrit la direction. Celle-ci déplore que "des intimidations apparaissent à l'encontre de membres de l'équipe du Festival".
Elle apporte aussi son soutien à Bastien Vivès, auteur de 38 ans qui a rencontré le succès avec une œuvre variée, dont des BD pornographiques avec des personnages mineurs (Petit Paul), mais aussi des romans graphiques sophistiqués (Une sœur, Polina), des "mangas à la française" (série Lastman) ou encore la reprise du personnage de Corto Maltese (Océan noir, 2021). "Le Festival considère que l'œuvre de Bastien Vivès, dans son ensemble, relève de la liberté d'expression et qu'il revient à la loi de tracer les frontières dans ce domaine et à la justice de les faire respecter", écrit encore la direction du festival.
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