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Festival d'AngoulĂȘme : l'auteur de la blague "faux palmarĂšs" fait son mea culpa

Le Festival avait mal commencĂ© avec zĂ©ro femme dans la liste des nominĂ©s pour le Grand Prix. Il se termine avec un malaise, avec cette incomprĂ©hensible blague du faux palmarĂšs, mĂȘme si l'auteur de la blague s'est expliquĂ© dans une tribune dans le Monde.fr.
Article rédigé par Laurence Houot
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
L'animateur Richard Gaitet lors de la remise des Fauves, AngoulĂȘme 2016
 (Joubert Renaud / MAXPPP)

"J’adresse mes excuses les plus sincĂšres Ă  l’ensemble de la profession Ă  la suite de l’incroyable malentendu nĂ©, samedi soir, lors de la cĂ©rĂ©monie de remise des prix du 43e Festival de la bande dessinĂ©e d’AngoulĂȘme", C'est ainsi que commence le mot d'excuse de Richard Gaitet publiĂ© par le monde.fr.

"Un gag bĂȘtement potache"

"J’avais carte blanche. J’ai songĂ© – Ă  tort – qu’il pouvait ĂȘtre amusant, absurde, enfantin, d’imaginer en ouverture un canular, qui bouscule l’exercice d’une remise de prix", poursuit l'animateur de Radio Nova"

"Un gag bĂȘtement potache, mais ni mĂ©chant, ni humiliant. Sans cruautĂ©, sans mĂ©pris. Une plaisanterie de mĂŽme. Un tout petit jeu de mots, comme il en existe des milliards dans l’histoire de la bande dessinĂ©e", se dĂ©fend-il.
 
Les éditeurs et les auteurs concernés ne l'ont pas pris comme ça, eux qui se sont réjouis à la fausse annonce de leur nomination. Certains ont dû rappeler pour s'excuser les auteurs qu'ils avaient immédiatement félicités à l'annonce des ces faux prix.

Les réactions se sont multipliées dans la journée du dimanche, dans un monde de la BD atterré, déjà bousculé avant le festival par la polémique sur la représentation des femmes dans la liste des nominés pour le grand Prix.
https://twitter.com/BenoitPeeters/status/693588386217615361 https://twitter.com/ed_cornelius/status/693535867751784448
"Ce n’était pas du tout, mais alors pas du tout ni l’endroit ni le moment ni mĂȘme l’annĂ©e pour tenter un truc pareil", poursuit Richard Gaitet dans sa tribune au Monde, avant d'ajouter "Ce qui est certain, c’est que je n’ai jamais voulu me moquer des auteurs et des Ă©diteurs".

Le "festival du n'importe quoi"

CĂ©line Merrien, la prĂ©sidente de L'Association, est consternĂ©e. "On Ă©taient tous lĂ  dans la salle, Olivier Schrauwen, l'auteur du faux Fauve d’or du meilleur album Ă©tait lĂ  aussi, il y a cru, et nous aussi. On Ă©tait tous contents" raconte-t-elle. "Juste aprĂšs je me suis sentie cruche de ne pas avoir compris que c'Ă©tait une blague, mais c'Ă©tait incomprĂ©hensible", poursuit-elle, encore abasourdie par l'incongruitĂ© de cette blague.

"Quelle idĂ©e de faire ça. Surtout aprĂšs ce qui s'Ă©tait passĂ© au dĂ©but du festival avec le Grand Prix. C'est d'une maladresse incroyable", poursuit-elle. "Mais bon, il paraĂźt qu'on a pas d'humour..." (allusion Ă  la dĂ©claration de Franck Bondoux, le directeur du festival qui a rĂ©agi en minimisant l'Ă©vĂ©nement : "Permettez-moi de rappeler  que nous Ă©tions dans le cadre d’un festival de bande dessinĂ©e qui est un art qui aime se moquer du monde mais aussi de lui-mĂȘme"). Moi j'appellerais plutĂŽt ça "un accident d'humour")..

"Il y avait de nombreux étrangers dans la salle. Cette blague, ça fait vraiment passer les Français pour des branquignols"

"Cette année c'est vraiment le Festival du n'importe-quoi", souligne-t-elle. "Le lendemain, des gens sont venus sur notre stand acheter "ArsÚne Schrauwen" en croyant qu'il avait vraiment eu le Fauve du meilleur album. Si au moins ça peut servir à ça...", conclut l'éditrice.

Je suis sincĂšrement dĂ©solĂ© d’avoir blessĂ© de trĂšs nombreux professionnels, qui travaillent tous trĂšs dur pour faire vivre cet art majeur que j’adore : la bande dessinĂ©e".

Pas sûr que ces excuses de Richard Gaitet suffisent à effacer le malaise. https://twitter.com/Bouletcorp/status/693736841070170114

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