"Shoah et bande dessinée", un autre regard sur l'Holocauste
Le Mémorial de la Shoah à Paris propose jusqu’au 30 octobre l’exposition "Shoah et bande dessinée". On y découvre comment l'Holocauste a été représenté par le 9e art.
Le Mémorial de la Shoah à Paris propose jusqu’au 30 octobre "Shoah et bande dessinée". On découvre dans cette exposition comment l'Holocauste a été représenté par le 9e art dont l'un des sommets est le fameux Maus d'Art Spiegelman, publié à la fin des années 80. "Maus va influencer toutes les œuvres qui vont succéder ensuite. C’est une référence mais il n’y a pas que ça. Il y a notamment "Deuxième génération" de (Michel) Kichka", explique Didier Pasamonik, commissaire de l’exposition "Shoah et bande dessinée".
Des super-héros qui n'ont pas de prise sur la réalité
Prix Pulitzer en 1992 et traduit dans une vingtaine de pays, Maus est donc le chef-d'œuvre qui cache beaucoup de bandes dessinées consacrées au sujet. Même si, à quelques exceptions près, ces BD n'ont pas été réalisées immédiatement après la fin de la guerre, beaucoup ont été consacrées à la Shoah ou imprégnées par le sujet. "Il y a plus d’un millier de références, dont les plus remarquables sont les Comic books", souligne Didier Pasamonik.
L’exposition "Shoah et bande dessinée" consacre notamment toute une section à cette question : Pourquoi les super-héros n’ont-ils pas libéré Auschwitz ?. "Ils y vont, ils entrent dans les camps d’extermination mais il ne leur viendrait pas à l’idée, que ce soit Superman ou d’autres, de libérer Auschwitz", raconte Didier Pasamonik, tout simplement parce que "c’est de la fiction et que la Shoah c’est une réalité", poursuit le commissaire de l'exposition.
Représenter l'irreprésentable
On trouve également dans l’exposition "Shoah et bande dessinée" des œuvres oubliées à l'humour transgressif, comme celle de Gourio et Vuillemin en 1983. Intitulée Hitler = SS, cette BD va très vite être interdite. "C’était trop tôt et puis les témoins étaient encore présents et pouvaient être directement blessés par ces représentations. Même si l’intention n’était pas antisémite, à l’époque c’était considéré comme un trouble manifeste d’ordre public et, aujourd’hui encore, le bouquin est interdit", raconte Didier Pasamonik
Beaucoup de bandes dessinées sur la Shoah mettent aussi en scène des animaux comme dans La Bête est Morte d'Edmond-François Calvo qui évoque le sort spécifique réservé aux Juifs pendant la guerre. Cette BD met en scène des animaux comme pour travestir une réalité terrible impossible à représenter. "La Bête est Morte, qui date de fin 1944, raconte la guerre mondiale des animaux parce que la guerre des hommes n’est pas représentable", explique Didier Pasamonik.
►►► Franceinfo vous offre 40 entrées pour une visite privée de l'exposition, les jeudi 2 et 9 mars 2017, au Mémorial de la Shoah, 17, rue Geoffroy l’Asnier, à Paris (IVe).
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