Denis Robert dans le jury d'Angoulême: "Je choisis le plaisir et l'intelligence"
Sa tâche de juré du Festival d'Angoulême l'a passionné et absorbé. Denis Robert a reçut quarante-cinq albums par la poste. A la veille de la remise des prix, il a lu chacun d'entre eux, consciencieusement, pour se forger une opinion. Bien sûr, il ne dévoilera pas ses choix, mais ses critères oui : l'intelligence, le dessin, ce qui est pétillant, mais avec du fond, ce qui dégage de l'énergie.
Comme beaucoup, Denis Robert a plongé dans la BD quand il était tout petit : les comics américains, Tintin qu'il a également offert à son fils, Astérix. L'Association, plus tard, Pilote, Robert Crumb, Marjane Satrapi, les romans graphiques. Le neuvième art l'accompagne toujours. Et désormais, cela fait aussi partie de ses activités professionnelles, depuis la sortie en bande dessinée de la fameuse affaire Clearstream.
"C'était peut-être trop novateur pour les amateurs de bande dessinée" regrette-t-il aujourd'hui. Les ventes n'ont pas décollé, et se sont effritées tome après tome. Il faut dire que le challenge était énorme : conter en quatre volumes les mésaventures de Denis Robert le journaliste, de son passage à Libération dans les années 90 à sa mise en examen dans la complexe affaire Clearstream, et décrypter celle-ci. Si le succès n'a pas été au rendez-vous, beaucoup de jeunes ont découvert et compris l'affaire grâce à la bande dessinée, et celle-ci fut également très remarquée à Angoulême. Une réédition en un volume unique est prévue cette année.
Et aujourd'hui ? Denis Robert poursuit son nouveu métier de scénariste de bande dessinée, avec la série Dunk, chez Dargaud, réalisée avec l'illustrateur Franck Biancarelli. Le tome 2 est sur le point d'être édité. Il s'agit de décrire une société futuriste ravagée par l'ultralibéralisme. Ne lui dites pas que cela s'éloigne de son métier de journaliste : pour lui c'est un prolongement naturel, avec un travail d'enquête minutieux sur les technologies, l'économie... C'est une forme de "gonzo journalisme", conclut-il. Pour les non initiés : une méthode d'investigation basée sur l'ultra subjectivité. Autrement dit, que les grands de ce monde n'espèrent pas voir Denis Robert rentrer dans le rang !
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