Avec "Black Adam", les super-héros de DC Comics ratent leur changement de cap
Onzième opus de l'univers cinématographique DC, le blockbuster "Black Adam", en salle mercredi 19 octobre, devait marquer un renouveau pour une franchise en quête d'identité. Mais en voulant trop concurrencer Marvel grâce à plusieurs nouveautés, le studio DC Films rate l'essentiel : explorer un anti-héros au-delà des effets spéciaux.
Derrière les nombreuses batailles menées par les super-héros, dont les films se multiplient sur le grand écran, il y a le bras de fer que se livrent DC Films et Marvel pour fidéliser les fans à travers leurs univers cinématographiques respectifs (des suites de films dans lesquels les destins des différents super-héros se croisent). Dans ce contexte, Black Adam, la nouvelle production de DC Films en salle mercredi 19 octobre, était attendu au tournant.
Plusieurs nouveautés présentées dans le blockbuster devaient rebooster l'univers cinématographique de DC, en perte de vitesse face à Marvel ces dernières années. Mais le pari est globalement raté par le réalisateur Jaume Collet-Serra, qui a préféré un déluge d'effets spéciaux à une introspection de son anti-héros.
Les pouvoirs de l'Égypte antique
Dans l’antique cité Kahndaq, plusieurs millénaires avant notre ère, l’esclave Teth Adam avait reçu les super pouvoirs des dieux pour libérer son peuple d'un tyran. Mais il en a fait usage pour se venger et a fini en prison. Cinq millénaires plus tard, alors qu’il a été libéré, il fait régner sa conception très sombre de la justice dans la cité moderne de Kahndaq, qui ressemble à une ville du Moyen-Orient d'aujourd'hui.
Refusant de se rendre, Teth Adam, qui devient Black Adam, doit affronter une nouvelle bande de super-héros, la Justice Society. Cette dernière, qui compte dans ses rangs Hawkman, le Dr Fate, Atom Smasher et Cyclone, est portée pour la première fois à l'écran par DC Films, qui veut ajouter du sang neuf dans sa galaxie de super-héros.
Trop superficiel
Avec Black Adam, DC Films laisse penser qu'il suffit d'ajouter de nouveaux personnages et super pouvoirs au catalogue de son univers cinématographique pour séduire les fans. Pendant deux heures, l'anti-héros incarné par Dwayne Johnson joue donc des poings pour tabasser les sbires de l'Intergang, une multinationale qui pille l'eternium, un minerai présent dans le sous-sol de Kahndaq.
Mais si le réalisateur Jaume Collet-Serra met en scène de façon spectaculaire les pouvoirs de Black Adam, il oublie d'explorer la personnalité de cet anti-héros, qui hésite entre tout casser et aider ses nouveaux amis - les membres de la Justice Society. En l'espace de quelques blagues et d'un duel en forme de clin d'oeil au genre western, Black Adam change donc de bord. Il aurait fallu plus de failles, fouiller davantage son passé et nuancer davantage le personnage joué par Dwayne Johnson pour arriver à quelque chose de convaincant.
Seule consolation, la Justice Society et sa cohorte de super-héros est plutôt convaincante et on a hâte de revoir Hawkman, Atom Smasher, le Dr Fate (interprété par un délicieux Pierce Brosnan), et Cyclone qui portent davantage en eux l'ADN des comics de DC : de l'humour, des super pouvoirs et des failles humaines.
La fiche
Genre : Super-héros, action
Réalisateur : Jaume Collet-Serra
Acteurs : Dwayne Johnson, Aldis Hodge, Pierce Brosnan, Noah Centineo, Quintessa Swindell
Pays : Etats-Unis
Durée : 2h05
Sortie : 19 octobre 2022
Distributeur : Warner Bros
Synopsis. Près de 5000 ans après avoir été doté des pouvoirs tout puissants des dieux égyptiens, Black Adam est libéré du tombeau où il avait été enfermé. Il est alors confronté au monde moderne et aux sbires de l'Intergang, une multinationale qui pille les richesses du royaume de Kahndaq. Mais Black Adam est concurrencé par les membres de la Justice Society, quine se sont pas la même idée que lui de l'éthique des super-héros.
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