BD : Olivier Josso Hamel se sonde dans "Au Travail, T.1"
Quand, tout petit, un enfant perd un de ses parents, il oscille souvent entre angoisse, émotions contradictoire, culpabilité latente... Difficile de raconter cela en album , sauf lorsqu'on l'a vécu soi-même. C'est justement ce que conte Olivier Josso en répondant à une autre interrogation : comment il en est arrivé à devenir auteur de bande dessinée ?
Il revient alors à son enfance, quand, tout petit, il regarde les images d'un premier album, sans en comprendre les dialogues. Il redonne vie aux mêmes héros que ceux de notre enfance, Lucky Luke, Tintin, Astérix... Il raconte les trésors découverts dans les recoins d'un appartement, vestiges de l'enfance de grands cousins.
Il y a aussi cette drôle d'impression à la lecture d'une des aventures de Spirou et Fantasio, "La mauvaise tête". Cette histoire d'usurpation d'identité, de masques, de double, fait ressurgir un vide insondable, troublant, des obsessions qui semblent liées à la disparition du père...
La première chose qui frappe en découvrant cet album, c'est la couleur de fond de la plupart des pages comme de la couverture. Un jaune orangé vif, presque perturbant tant il saute aux yeux. Un argument de vente tape à l'oeil ? Simplement le même papier utilisé dans l'enfance, et fourni par une tante. Du coup, les traits noirs ou blanc tranchent tout autant. L'auteur se garde de faire un choix.
Le récit autobiographique, les errements d'un fondu de dessin, ça aurait pu être court... Mais derrière cette intention se révèlent l'enfance privée d'un père et l'on découvre une autre dimension, une autre histoire. Difficile de dire ce qui primera dans les albums suivants, mais on n'a pas envie d'en rester là. D'autant, même s'il est loin d'être le seul, qu'Olivier Josso se libère des cases pour exploser dans ses dessins. On demande là aussi à en voir un peu plus.
"Au Travail", d'Olivier Josso Hamel est édité chez L'Association.
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