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Adieu le "petit bonhomme" de Télérama : il est remplacé par un personnage féminin dessiné par Pénélope Bagieu

Le "petit bonhomme" de Télérama, qui accompagnait depuis 72 ans les critiques de l'hebdomadaire, cède la place à un personnage féminin, Pénélope, dessiné par l'autrice de BD Pénélope Bagieu.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Le personnage de Pénélope, créé par Pénélope Bagieu, remplace à partir du mercredi 23 mars 2022 le "petit bonhomme" baptisé Ulysse dans les critiques de Télérama.  (TELERAMA)

Le petit bonhomme dessiné qui grimace ou sourit et permet de comprendre en un clin d'oeil la teneur des critiques de Télérama a fait son temps. Après 72 ans de service, Ulysse (c'était son nom) cède la place dès mercredi 23 mars 2022 à un personnage feminin, Pénélope, créé par la dessinatrice Pénélope Bagieu, autrice notamment des Culottées.

"72 ans, c'est l'âge de la retraite ! On est à une époque où la place des femmes est affirmée, et qu'un tel emblème devienne féminin, ça nous plaisait", explique la présidente de Télérama, Catherine Sueur. Pour sauter le pas, l'hebdomadaire a "tout de suite pensé" à Pénélope Bagieu, créatrice de BD à succès qui affiche son engagement féministe.

Le "petit bonhomme" de Télérama baptisé Ulysse et signé Riad Sattouf, cède la place le mercredi 23 mars 2022 à Pénélope, créée par la dessinatrice et autrice Pénélope Bagieu. (TELERAMA)

La mèche d'Ulysse fait place à la frange et au chignon de Pénélope

Les lecteurs (et lectrices!) de Télérama se retrouveront toutefois en terrain connu:  Pénélope et son design simple ont un air de famille avec Ulysse, dont la célèbre mèche est remplacée par une frange crantée qui se soulève en cas d'enthousiasme et un chignon. "Il fallait une continuité et un personnage expressif", souligne Catherine Sueur.

Ce personnage est en effet une institution. Créé par le dessinateur Omer Boucquey, il commence sa carrière en 1950 dans les pages de Radio-Cinéma, l'ancêtre de Télérama. Depuis, il a changé de tête plusieurs fois. La dernière version en date remontait à 2011. Cette année-là, une version minimaliste avait provoqué la grogne du public. Elle avait été rapidement remplacée par celle qui prévalait depuis, signée d'un autre grand nom de la BD, Riad Sattouf.

Pénélope Bagieu raconte son travail pour Pénélope dans cette vidéo de Télérama

Désormais cinq nuances d'appréciation au lieu de quatre

Cette fois, la transformation du petit bonhomme en femme à chignon s'accompagne d'un changement de notation, qui gagne un nouveau niveau, soit cinq au lieu de quatre, afin d'offrir plus de nuances et de précision : Hélas, Bof, Bien, Très Bien et Bravo. La meilleure note correspond désormais à quatre "T" au lieu de trois.

Pour Pénélope Bagieu, l'exercice est assez proche de la bande dessinée, explique-t-elle sur le site de Télérama. Pour les notations extrêmes, Bravo ou Hélas, pas de problème : "Quand on est amoureux dans une BD, on a toujours les yeux en forme de cœur", remarque la dessinatrice et autrice. Ça se complique pour les nuances intermédiaires : "Il faut être très lisible dans une toute petite taille, mais avec un nombre très réduit d’éléments pour y arriver : des yeux, un sourcil, un sourire - oublions le nez, peu expressif en général."

"La critique, c'est l'ADN de Télérama", rappelle Catherine Sueur, selon qui l'hebdomadaire, dont la diffusion totale moyenne était de 470 576 exemplaires par numéro en 2021, garde "une place essentielle" malgré la multiplication des chroniques culturelles sur internet.

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