Après le succès de l'exposition "Détenues" de Bettina Reims en 2018, le château de Cadillac continue de se pencher sur son passé carcéral avec "Mauvaises filles". Conçue par le Ministère de la Justice (Centre "enfants en justice"), en partenariat avec la communauté de commune Convergence Garonne, l'exposition dévoile des figures féminines jugées immorales de 1840 aux années 2000. Des filles rebelles, fugueuses ou révoltées, de 4 à 19 ans, ont été enfermées dans des cellules ou "cages à poules". Qu'est-ce qu'on attend de ces jeunes filles finalement ? Qu'elles soient dociles naïves, douces et soumises. On attend d'elles qu'elles procréent pour ensuite éduquer les futures générations.Rafaëlle Coudrais-DuhamelChargée des publics et de la communicationÉtouffées et contraintes par le poids de normes écrasantes, ces incorrigibles des siècles derniers ont fini actrices de changements sociaux. Reportage : France 3 Aquitaine - C. Boniteau / K. Jbali / F. Dupuis La scénographie de "Mauvaises filles" est déployée en deux salles du château. A côté de saisissantes photos d'archives, l'exposition invite à un jeu de l'oie qui incarne diverses personnalités (vagabondes, fille-mère, fugueuses, crapuleuses) et lieux de perdition (fête foraine, guinguette), de coercition (internat, prison), de soumission (maison close, foyer)...Un château devenu prison pour femmes en 1818Ce château d'architecture à la française a été construit sous Henri IV puis Louis XIII. Puis à l'abandon, du XIXe siècle aux années 1950, ce palais devient la première prison pour femmes. Suite à plusieurs suicides, le château-prison a définitivement fermé ses portes en 1952.