Trois choses à savoir sur la superbe exposition Pompéi du Grand Palais
Au Grand Palais, plongez dans Pompéi, la très raffinée cité antique à deux pas de Naples maintenue intacte par l'éruption volcanique il y a près de 2000 ans. Une exposition immersive aussi ludique que pédagogique.
Du 1er juillet au 27 septembre 2020, le Grand Palais devient Pompéi. Une exposition immersive où les visiteurs circulent dans les rues de la cité antique, découvrent les fouilles archéologiques les plus récentes, tout en faisant l’expérience de l’éruption du Vésuve. Trois choses apprises dans cette riche exposition.
Datation controversée
Pendant longtemps, les historiens ont affirmé que l’éruption du Vésuve aurait eu lieu le 24 août de l’an 79. Depuis l’Antiquité, ils s’appuient sur une lettre de Pline le Jeune, témoin oculaire de la catastrophe, adressée à l’historien Tacite. Il y explique que l’éruption est intervenue "le neuvième jour avant les calendes de septembre", soit le 24 août 79.
Cette date est loin de faire l’unanimité chez les experts. Des archéologues affirment que le drame se serait plutôt produit à l’automne. Les murs de la maison au jardin vont peut-être clore le débat. À l’époque, il était commun de communiquer via des graffitis sur les murs. Certains allaient même jusqu’à y promouvoir des hommes politiques ! En 2018, des chercheurs découvrent une inscription au charbon mentionnant "le neuvième jour avant les calendes de novembre", soit le 24 octobre. L’hypothèse initiale du 24 août semble de plus en plus improbable.
Fouilles ininterrompues depuis... 1748 !
Il aura fallu attendre 1669 années après l’éruption du Vésuve, pour que démarrent les premières fouilles à Pompéi. À l’époque, le mot archéologie et la discipline n’existent pas encore. Quelques pilleurs se sont déjà aventurés sur les lieux de la catastrophe en creusant des tunnels afin de dérober des objets de grande valeur.
Le 23 mars 1748, le roi Charles III d’Espagne donne l’autorisation de procéder à des fouilles dans cette zone pour enrichir le patrimoine historique de la maison royale. Loin de la précision des archéologues modernes, les fouilles de l’époque ressemblent plus à des chasses au trésor. Pour trouver le Graal, les chercheurs creusent des tranchées et tunnels, sans se soucier des dommages causés sur leur passage.
Depuis lors, les fouilles n'ont jamais cessé. En 2017, une nouvelle campagne commence à Pompéi pour sécuriser les espaces encore inexplorés. Loin des chasses au trésor de Charles III, des technologies de pointe sont utilisées pour collecter le plus d’informations possibles. Archéologues, archéo-zoologues, archéo-botanistes et anthropologues travaillent désormais main dans la main.
La mémoire par les cendres
Le jour de l’éruption, un nuage de cendres et de gaz envahit Pompéi à une vitesse fulgurante. Les habitants encore présents sont tués instantanément suite au choc thermique provoqué par les températures de cette nuée ardente. Les cendres recouvrent les corps des 400 victimes, les laissant figés pour l’éternité dans la position exacte de leur mort.
En se solidifiant avec le temps, les cendres ont conservé la forme de ces corps bien après leur décomposition. C’est Giuseppe Fiorelli, directeur des fouilles en 1863, qui met au point la technique ingénieuse du moulage pour pouvoir les étudier : en insérant du plâtre liquide dans l’espace vide laissé par le corps. Une technique qui a également permis de mettre au jour de nombreux objets de l’époque.
Exposition "Pompéi" - Grand Palais, Salon d'Honneur - Square Jean Perrin, 75008 Paris - +33 (0)1 40 13 48 00 - jusqu'au 27 septembre 2020.
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