Tableau de Miriam Cahn vandalisé au Palais de Tokyo : Emmanuel Macron condamne une atteinte "à nos valeurs"
Emmanuel Macron a "condamné" lundi "l'acte de vandalisme" survenu la veille au Palais de Tokyo à Paris, où une oeuvre polémique a été aspergée de peinture par un individu ayant agi seul, le président dénonçant une atteinte "à nos valeurs".
"En ce 8 mai, où nous célébrons la victoire de la liberté, je condamne l'acte de vandalisme commis hier au Palais de Tokyo", a tweeté le chef de l'Etat, qui devait rendre hommage à Jean Moulin et à la Résistance, à Lyon, après la traditionnelle cérémonie de la Victoire contre l'Allemagne nazie à l'Arc de Triomphe. "S'en prendre à une oeuvre, c'est attenter à nos valeurs. En France, l'art est toujours libre et le respect de la création culturelle, garanti" a ajouté le président.
Le Palais de Tokyo va porter plainte
Intitulée Fuck abstraction !, l'oeuvre de l'artiste suisse Miriam Cahn, exposée depuis mi-février par le centre d'art contemporain parisien, représente une personne aux mains liées, contrainte à une fellation par un homme puissant sans visage. Pour ses détracteurs, la victime est un enfant, ce que dément l'artiste, invoquant la représentation du viol comme arme de guerre et crime contre l'humanité.
Dimanche après-midi, un homme qualifié d'âgé par une source proche du dossier a projeté de la peinture mauve sur ce tableau "mécontent de la mise en scène sexuelle d'un enfant et d'un adulte représentée selon lui", sans faire partie d'un groupe activiste.
Les associations Juristes pour l'enfance, l'Enfance en partage, Face à l'inceste et Innocence en danger, considérant le tableau pédopornographique, réclamaient son décrochage mais ont été déboutées au printemps par le tribunal administratif de Paris puis par le Conseil d'Etat.
Dimanche, la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, a dénoncé "l'instrumentalisation" de cette affaire par le Rassemblement national "pour susciter la polémique et attaquer la liberté de création des artistes" et sans laquelle, selon elle, "nous n'en serions certainement pas arrivés là".
Le Palais de Tokyo a précisé qu'il porterait plainte et continuerait "à présenter le tableau et l'exposition", qui a attiré 80.000 visiteurs, "avec les traces de la dégradation jusqu'à la fin prévue de la saison, le 14 mai".
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