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Street art : des artistes donnent une seconde jeunesse aux armoires normandes

Pour remettre au goût du jour ce meuble créé au XVIIIe siècle, un antiquaire a eu l’idée de solliciter le talent de plusieurs artistes de la région normande afin d’attirer une nouvelle clientèle.

Article rédigé par franceinfo Culture - Gaël Simon
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Il faut débourser 12 000 euros pour acquérir une de ces pièces uniques. (FRANCE 3)

Concilier patrimoine et modernité. C’est ce que fait Jacques Blézot dans son atelier du Plessis-Hébert (Eure). À l’abri des regards, l’artiste-peintre et sculpteur donne une deuxième jeunesse à un meuble ancestral : l’armoire normande. Sans jamais l’outrager.

Reportage : François Pesquet et Thomas Chammah

Quand le street art redonne une seconde jeunesse aux armoires normandes
Quand le street art redonne une seconde jeunesse aux armoires normandes Quand le street art redonne une seconde jeunesse aux armoires normandes

"Je m’arrange toujours pour qu’on voit bien le bouquet, pour qu’on garde un peu l’esprit de l’armoire. C’est de la provocation mais c’est aussi une provocation qui attire vers nous", explique-t-il.

Un meuble passé de mode

L’antiquaire Laurent Courtier, installé à Vernon dans l’Eure, a eu cette idée originale afin de remettre au goût du jour ce meuble du patrimoine local. Apparue au XVIIIe siècle, l’armoire normande a longtemps représenté un véritable trésor pour les familles de la région. Un bien que l’on se transmettait de génération en génération. Mais le temps et les révolutions stylistiques ont fait leurs œuvres, et elle est aujourd’hui passée de mode.

Laurent Courtier en vend 300 euros pièce aujourd’hui, quand il les vend. Dans son entrepôt, plusieurs d’entre elles attendent une petite remise au goût du jour. "Il y a beaucoup de ces armoires-là qui finissent cassées parce que personne ne veut les acheter, parce que la grand-mère a des armoires et qu’on ne sait pas quoi en faire, parce que ça ne rentre pas dans l’appartement, parce que monsieur veut du moderne, madame aussi et ça ne va pas. On leur donne une deuxième chance de revenir sur le marché".

Attirer une clientèle plus jeune

L’idée est née dans sa tête en mars dernier, alors que le premier confinement le force à interrompre son activité. Avec son associé, Laurent Courtier entend mêler deux passions : les armoires normandes et le street art : "Ça nous permet de les rendre plus modernes. On a une clientèle beaucoup plus jeune qui peut regarder ça. C’est assez étonnant, les gens voient ça dans la chambre de leurs enfants. Il y a une personne qui voulait mettre ça dans son restaurant".

Aujourd’hui, c’est tout un réseau d’artistes qui œuvre à la restauration de ces meubles ancestraux. Crey132 et Jo Di Bona participent à ce projet, en plus de Jacques Blézot et mettent sur les armoires des couleurs pimpantes et des figures de la pop culture comme Goldorak, Johnny Hallyday ou Paul Bocuse. Un travail et des réalisations mis en valeur à travers le compte Instagram Normand DesignComptez au moins 12 000€ hors taxe pour acquérir une de ces œuvres uniques. 

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