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Le graffeur C215 et RSF mobilisés pour les journalistes turcs incarcérés
Mettre des visages sur les noms des journalistes turcs emprisonnés dans leur pays. C'est le but de l'action conduite lundi matin par le street-artiste C215 et Reporters sans frontières (RSF) devant le siège de la Cour Européenne des droits de l'Homme, à Strasbourg.
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C215, de son vrai nom Christian Guémy, et des militants de RSF ont peint plusieurs dizaines de pochoirs à la bombe de peinture blanche et le mot-dièse #SaveTurkishJournalists dans la zone proche de la Cour européenne, sous le regard bienveillant de la police et d'agents de sécurité.
Montrer les visages pour humaniser
"Je suis venu non pas en tant qu'artiste mais en tant que citoyen, afin d'interpeller et montrer les visages de dix journalistes turcs actuellement incarcérés", explique l'artiste parisien connu pour ses oeuvres engagées. La Turquie : un exemple parmi d'autre pour le grapheur "inquiet des dérives autoritaires en Europe et aux portes de l'Europe. Car lorsqu'il y a dérive autoritaire, chaque fois, ce sont les journalistes que l'on muselle".
Ils sont rédacteurs en chefs, chroniqueurs, correspondants ou caricaturistes. Depuis l'instauration de l'état d'urgence qui a suivi la tentative ratée de coup d'État contre le président Recep Tayyip Erdoğan, plus de 100 journalistes ont été emprisonnés, 140 médias ont fermé et plus de 700 cartes de presse ont été annulées.
La CEDH comme dernier recours
Pour RSF, dont le secrétaire général Christophe Deloire était présent ce lundi matin à Strasbourg, la CEDH est "le dernier recours des journalistes emprisonnés en Turquie", dont certains sont en détention depuis dix mois. L'ONG attend "une décision pilote de la CEDH", qui pourrait concerner "une vingtaine de journalistes" en vue de leur libération.
https://twitter.com/cdeloire/status/869117404965687297
Selon Erol Onderoglu, responsable RSF en Turquie, qui a lui-même été incarcéré pendant dix jours dans le cadre de l'état d'urgence, "des dizaines de recours ont été introduits devant la CEDH et dans une quinzaine de cas, la Cour a accepté de les examiner en urgence".
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