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"L'Urb'expo" à Angers : quand le street art s'installe dans une maison destinée à la démolition

En attendant sa destruction, ce lieu sert de terrain de jeu à une douzaine de street-artistes. "L'Urb'expo", organisée par l'association Art Project Partner mélange l'art et l'urbex pour le plus grand plaisir des curieux.

Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
L'Urb'expo invite douze street artistes dans une bâtisse abandonnée d'Angers  (France 3 Nouvelle Aquitaine)

Des graffeurs se sont emparés d'une vieille bâtisse du centre-ville d'Angers. Le parcours est à découvrir sur réservation avant la destruction définitive de la maison. 

Street art dans une maison abandonnée
Street art dans une maison abandonnée Street art dans une maison abandonnée

Du street art à l'Urbex

L'Urbex est né dans les années 1990 de la passion de photographes amateurs de lieux abandonnés, usines désaffectées, vieilles fermes ou encore châteaux en ruines. Leur objectif : faire les plus belles photos dans des lieux défraîchis.

A Angers, l'Urb'expo convie une douzaine de street artistes à donner un dernier coup de peinture aux murs de cette vieille maison. Du rez-de-chaussée au troisième étage en passant par la cour, chaque espace réserve son lot de surprises. Comme cette oeuvre de Jean Robble qui représente sa cousine fumant une cigarette. "J'ai souhaité établir un parallèle entre nos histoires familiales : elle qui n'a pas connu un de ses parents, et mon père qui a dû s'éloigner jeune d'Angers, laissant derrière lui une partie de sa famille qu'il ne reverra plus.", explique l'artiste. En découvrant ce portrait d'Alexandra les visiteurs sont ébahis par la qualité de l'oeuvre entièrement réalisée à la bombe. "C'est vraiment ce petit reflet dans l'oeil qui fait tout", rapporte un admirateur.

Alexandra par Jean Robble (France 3 Nouvelle Aquitaine)

Partir de l'existant

Doris, l'instigatrice du projet n'en est pas à son coup d'essai. Elle avait déjà tenté l'expérience l'an dernier dans un ancien couvent. Sa posture initiale est toujours identique, partir de l'existant : "Je voulais vraiment laisser l'ambiance du lieu. Donc ils n'avaient pas le droit de reboucher les trous, d'enlever la tapisserie qui traîne un peu partout, raconte Doris Koffi, agent artistique de l'association 'Art Project Partner', c'est vraiment le côté urbex, je voulais que le public découvre le lieu comme je l'ai découvert moi, sans les pigeons", raconte-t-elle.

Garder le lieu intact, c'est ainsi que le graffeur Saïr a envisagé son espace de création. Chaque trou, chaque imperfection du mur sert de support artistique à l'oeuvre. "Il y a le dessin et ensuite on va chercher tous les détails du mur, on peut rester longtemps devant", s'amuse un visiteur. 

Saïr (France 3 Nouvelle Aquitaine)

Avec son nouveau projet, Doline Legrand Diop souhaite questionner le spectateur sur le racisme. All lives are noble mélange des photos où l'artiste a laissé la couleur de peau naturelle et d'autres avec une palette chromatique totalement imaginaire. "Je rêve d'un monde en couleur qui fût et qui soit dans l'égalité de droits, de justices et de richesses... J'ai voulu créer des couleurs de peau fictives pour dénoncer leur 'importance' dans les rapports humains et sociaux", explique la plasticienne.

Doline Legrand Diop (France 3 Nouvelle Aquitaine)

Pour visiter l'Urb'expo, il faut s'inscrire sur le site internet d'Art Project Partner

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