Ernest Pignon-Ernest à Nice : sur les traces d’un pionnier de l’art urbain
A 73 ans l’artiste niçois investit le Musée d’art moderne et d’art contemporain pour cette grande retrospective qui balaie 50 ans de carrière. Considéré comme l’un des initiateurs de l’art urbain en France, avec Daniel Buren et Gérard Zlotykamien, Ernest Pignon-Ernest nous ouvre ses archives et dévoile tout le processus de création, ses recherches et ses hésitations. Croquis préparatoires et dessins révèlent un engagement sans concession, mais aussi une profonde exigence artistique.
Reportage: L. Baron, P. Casabianca, L. Buyse
Depuis 1966, Ernest Pignon-Ernest transforme les rues du monde en galeries d’art éphémère. Il a collé ses représentations humaines grandeur nature dans de nombreuses villes. Réalisées au fusain, à la pierre noire et à l'aide de gommes crantées de différentes épaisseurs qui façonnent les ombres, elles sont reproduites par sérigraphie et collées sur les murs des villes.
Si je les faisais plus grands ou plus petits, ça serait comme des dessins exposés dans la rue. Là l’idée c’est qu’ils s’inscrivent dans la rue, qu’ils en fassent partie, en inscrivant dans le lieu le signe humain.
Ernest Pignon-Ernest
Des œuvres livrées aux caprices du temps et vouées à disparaître, plus ou moins vite. Seuls subsistent le travail préparatoire de l’artiste et les photographies des œuvres in situ. Des images collées de nuit qui surgissent et provoquent un face à face avec les passants. Des images qui traduisent aussi l’engagement politique de l’artiste. Certaines de ses œuvres comme les fusillés de la Commune, ou son Rimbaud reproduit à des milliers d'exemplaires, sont devenues de véritables icônes des temps modernes.
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