Yom de Saint Phalle, neveu de Niki, expose ses œuvres à Aubagne
L'artiste, également ex-légionnaire, a été en partie formé à San Diego par sa tante, la plasticienne Niki de Saint Phalle.
Il sculpte des formes et des totems lisses et colorés dont l'intérieur est évidé pour faire apparaître la lumière : Aubagne et la Légion étrangère exposent les oeuvres de l'artiste Yom de Saint Phalle, ex-légionnaire, neveu de la plasticienne Niki de Saint Phalle.
"Tout est lumière"
Révéler dans une sculpture un nouvel espace né des jeux de lumière sur la matière en creusant l'intérieur. Cette "évidence évidente" est aussi pour Yom de Saint Phalle une recherche métaphysique, spirituelle. "Par-delà la matière, tout est lumière, par-delà les apparences, tout est lumière", résume l'artiste. Avec la disparition de la matière, "vous prenez la mesure de la perte par l'absence", ajoute-t-il.
Né en 1970 à Paris, Guillaume de Saint Phalle "rate" Sciences-Po après le bac et passe un an à peindre. "Mais si j'avais la technique, je n'avais rien à dire". Vient l'heure du service militaire, il choisit la Légion étrangère.
Il fallait que je coupe les chaînes ataviques d'une famille d'aristocrates où l'on trouvait plutôt des officiers. J'ai trouvé l'aventure légionnaire bien plus authentique.
Yom de Saint Phalle
Il passe plus de six ans dans la Légion, vivant "une expérience initiatique" qui a ses revers. "J'étais venu chercher quelque chose de difficile, j'ai été servi", admet-il. En 2001, il rejoint sa tante, Niki, qu'il ne connaissait pas, à San Diego, en Californie. "Elle m'a appris qu'en art, il faut s'occuper de son médium... Elle a enfanté le sculpteur", dit-il.
"Œuvres ludiques"
L'exposition du musée de la Légion étrangère, à Aubagne (Bouches-du-Rhône) illustre la devise "More Majorum" ("A la manière de nos anciens"), une devise régimentaire partagée par les deux unités dans lesquelles l'artiste a servi, dans la Légion. Une vingtaine de sculptures seront présentées, petites ou monumentales, exécutées dans de multiples matériaux, bois, métal, pierre, fibre de verre, porcelaine ou encore mosaïque de verre.
Au centre d'art contemporain des Pénitents Noirs, à Aubagne, sont exposés des dessins, des oeuvres en 3D et des sculptures réalisées sur place par l'artiste qui a été accueilli en résidence durant trois semaines. "J'y montre des peintures prêtes à taguer", explique l'artiste. Yom de Saint Phalle aimerait en peupler les parcs et carrefours des villes, en faire des oeuvres ludiques, à partager, notamment dans les quartiers en difficulté. Et c'est mieux que les murs tagués, juge-t-il : "Un mur ça sert à séparer, voire à enfermer".
Exposition Yom de Saint Phalle, Musée de la Légion étrangère, jusqu'au 22 septembre et Centre d'Art Contemporain, Les Pénitents Noirs, jusqu'au 15 juin
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