"Quand il s'agit de montrer le personnage de Hitler, nous avons la responsabilité extraordinaire d'être sensibles à ceux qui ont souffert, à cause de ce que Hitler a provoqué, aux survivants de l'Holocauste et aux survivants non-juifs", a déclaré vendredi le rabbin Schudrich.Une statue de cire représentant Adolf Hitler, avec la carrure d'un enfant vêtu d'un costume gris, agenouillé et priant, est installée dans une cour de l'ancien ghetto de Varsovie depuis le 16 novembre. La statue est uniquement visible de dos et seules les personnes avisées peuvent découvrir l'installation qui passe inaperçue de la plupart des passants. On ne peut l'observer qu'à travers un trou dans la porte d'entrée d'un immeuble d'habitation désaffecté.L'oeuvre, intitulée "Him" ("Lui") est présentée dans le cadre d'une exposition de l'artiste, au Centre d'art contemporain de Varsovie."Le placer précisément ici, dans la rue Prozna, qui faisait partie de l'ancien ghetto, témoigne d'un manque de sensibilité, et c'est pourquoi cela me pose un problème", a ajouté le grand rabbin de Pologne.Le mal sous les trait d'un enfantSelon Michael Schudrich, avant le début de l'exposition les responsables du musée l'avaient rassuré sur le fait que cette oeuvre ne constituait pas une réhabilitation d'Hitler, mais montrait que le mal pouvait exister en le représentant sous les traits d'un enfant à l'air naïf et innocent.Le Centre Simon-Wiesenthal de Jérusalem avait qualifié l'installation de la statue dans l'ancien ghetto de Varsovie "d'utilisation déplacée de l'art, qui insulte les victimes des nazis" et "d'une provocation dénuée de sens", dans un communiqué du 27 décembre."Concernant les Juifs, le seule "prière" d'Hitler était qu'ils soient effacés de la surface de la Terre, et son plan pour la Pologne était de détruire le pays et d'assassiner ses élites" a écrit Efraim Zuroff, le directeur du Centre dans ce communiqué.