Rétrospective Michel Audiard à Tours : les sculptures de l'introspection
Née d'une expérience douloureuse, cette exposition retrace le parcours professionnel mais aussi personnel du sculpteur autodidacte Michel Audiard. Il y a un an, son atelier et son domicile situés en Indre-et-Loire ont été ravagés par un incendie. Certains objets ont survécu aux flammes et prennent place dans la seconde partie nommée "Introspection".
Reportage : T. Mbaka / P-D. Lepais / A. Garreau
Le panorama de dix années prolifiques
Du minuscule au gigantesque, le sculpteur Michel Audiard donne vie à tout ce qui passe entre ses mains. Une ligne de conduite : "être en quête de l’unique". L’une de ses dernières créations, un immense rhinocéros blanc en résine polyester de 4m20 de long, réserve un accueil pour le moins surprenant aux visiteurs dans la cour de l’hôtel.Entrant dans l’hôtel, le visiteur découvre les "Z’animaux musiciens". C’est Pascal Nègre, ancien directeur d’Universal Music France, qui a commandé au sculpteur ces animaux musiciens, qui constituent un véritable orchestre symphonique.
Les "stylos Audiard"
Ces stylos ont écrit la réputation de Michel Audiard et signé sa notoriété. Plus de 70 chefs d’Etat écrivent avec ces "stylos-sculptures". Véritables bijoux, ils sont constitués d’ivoire de mammouth, d’acajou, de pierre précieuse et autres matériaux surprenants tels que la météorite ou le bois pétrifié.Le stylo dans mon travail a été un vecteur assez extraordinaire. J’ai dû en faire 3.000 différents et je dois avoir 70 chefs d’Etat qui s’en servent… pour n’écrire que des choses intelligentes bien sûr.
Michel Audiard« Vanités » : une vie humaine précaire
Traditionnellement, les "Vanités" sont une catégorie allégorique particulière sur la futilité de l’être et le temps qui passe. La présence de crânes illustre le "Memento mori" (souviens-toi que tu mourras). Le sculpteur reprend ce thème classique. Les crânes sont ici des têtes imaginaires mi-lion mi-cerf. "D’un côté le prédateur, de l’autre la victime" explique l’artiste.
Les torses peints réinterprètent les peintures les plus célèbres du XXème siècle : Max Ernst, Pablo Picasso, Henri Matisse ou encore Gustave Klimt. Ils ont été peints par Catherine Barthélémy d’après les œuvres d’artistes contemporains.« Introspection »
Dans la seconde partie de l’exposition, sont mis en scène les objets qui ont été brûlés lors de l’incendie. Issues de sa collection personnelle, certaines statues africaines ont retrouvé ici une seconde vie. Cette expérience invite à une réflexion sur l’art et sa pérennité.
"Rétrospective et introspection", une exposition à découvrir jusqu’au 31 juillet à l’hôtel Goüin de Tours.
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